Evoquer l’œuvre de Rousseau, c’est le plus souvent insister soit sur les textes dits littéraires soit sur les ouvrages philosophiques, mais Rousseau le rapport très intime que Rousseau entretient depuis son enfance avec la musique : il devient compositeur après une formation autodidacte, mais aussi copiste et, enfin, théoricien engagé de la musique. Ce côté méconnu du philosophe, qui vécut à Montmorency, sera raconté Samedi 21 février lors d’une conférence à Soisy-sous-Montmorency proposée par Raymond Dany.

 C’est comme compositeur que le jeune Rousseau aime à se présenter, et c’est avec un traité de composition musicale qu’il "monte" à Paris, avec aussi, il est vrai, sa comédie "Narcisse". Mais c’est grâce aux articles musicaux qu’il rédige pour l’Encyclopédie, que nous commençons à connaître, l’écrivain Jean-Jacques Rousseau.

Rousseau est l’auteur d’un petit opéra, un intermède comme on disait alors, "Le Devin du Village", qui fait un véritable triomphe, tant à la Cour qu’à la Ville. Ainsi Rousseau est doublement célèbre dans les années 1751/52, pour son premier Discours (sur les sciences et les arts…) et pour son œuvre musicale. La copie de partitions est censée ensuite permettre l’indépendance financière à un Rousseau retiré de la vie parisienne. Enfin, à la fin de sa vie, Rousseau compose un opéra qui restera inachevé : "Daphnis et Chloé"

Ce n’est pas tout, la musique, contrairement à ce qui se passe aujourd’hui est, à l’époque, au centre des préoccupations des philosophes, en particulier des Encyclopédistes. Une tempête s’abat sur le monde musical, mais dépasse vite ses frontières, la querelle des bouffons, qui divise les partisans de la musique italienne et ceux de la musique française. Bien entendu, Rousseau est un « italien » et il se mesure au plus grand musicien et théoricien de l’époque : Jean Philippe Rameau. Du point de vue de leur différend musical, les deux hommes sont de véritables ennemis intimes.

"La lettre sur la musique française", "L’essai sur l’origine des langues", le "Dictionnaire de musique", ce sont là trois textes essentiels pour la compréhension de la pensée musicale de Rousseau. Mais la relation qui y est établie avec la langue, comme avec la nature du sentiment, dont il est question dans bien d’autre textes, le livret "campagnard" du "Devin du Village", ouvre réflexion sur la musique vers un horizon plus large, celle-ci rend manifeste l’unité d’une pensée dans la diversité des sujets qu’elle aborde.

Samedi 21 février 2009
Conférence à Soisy-sous-Montmorency
Salle de l’Orangerie du Val Ombreux à 14h30
JEAN-JACQUES ROUSSEAU ET LA MUSIQUE
par Raymond DANY