Morose, la rentrée des étudiants en finance de l’Université de Cergy-Pontoise ? Pas rose évidemment à entendre les étudiants, mais le moral ne flanche pas. Certes les stages sont un peu plus difficiles à trouver et les perspectives d’embauche incertaines, mais les étudiants espèrent bien que les effets de la crise se seront estompés avant leur entrée dans le monde du travail.

 Dans cette formation en Master Gestion des Instruments Financiers, on ne forme pas de traders, mais plutôt des chargés d’affaires pour les entreprises ou des contrôleurs de salle de marchés. Et selon Annie Bellier Delienne, la directrice du Master, les métiers du contrôle ont de l’avenir : «c’est vrai que si l’on souhaite devenir trader aujourd’hui, il vaut mieux changer d’orientation. Par contre les métiers du contrôle  ne sont pas vraiment touchés par la crise… d’autant que les banques ont maintenant des obligations légales de contrôle. » La trentaine d’étudiants  en Master 2 sont tous en apprentissage dans des établissements bancaires ou dans de grands groupes. Delphine Schott  est  apprenti en salle des marchés.  Elle s’occupe du « middle office », la première ligne de contrôle après les traders : « pour le moment on ne ressent pas encore d’impact réel  de la crise… on pense au contraire que les contrôles vont être renforcés, on garde le moral. »

Pour les autres étudiants, qui se destinent au travail en agence, l’année 2009 devrait tenir toutes ses promesses : « même si les banques n’embauchent plus dans les salles de marchés, souligne Julia Flouvat, une étudiante, il devrait être assez facile de se faire embaucher en agence. Il ya encore des postes et 2009 est une grosse année de départ en retraite ».  Selon Annie Bellier Delienne, il est encore trop tôt pour mesurer les conséquences de la crise sur les emplois du secteur. Des métiers seront plus touchés que d’autres, notamment les « métiers supports » comme l’informatique.  La responsable du Master affirme que les recrutements programmés l’année dernière seront tous honorés ;  par contre elle reste plus mesurée pour l’année 2009 : « c’est un peu le black-out auprès des établissements bancaires. Ils feront des recrutements, c’est certain, mais impossible d’avoir des chiffres ! ».

En attendant, ces étudiants en finance sont surtout très sollicités par leur famille ou leur amis, tous très inquiets par la crise : « faut-il retirer son argent des banques ? Ouvrir un coffre-fort ?… »  Le métier de conseiller financier est au moins promis à un bel avenir.

Christophe RIGAUD

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JT27102008
envoyé par vonews