Valdoisiens, Valdoisiennes, debout !

La France a une particularité qui fragilise toutes les entreprises et plus particulièrement les petites, lesquelles rassemblent et créent le plus grand nombre des emplois.

1° C’est en France que le paiement des factures traine le plus. Ce fut jusqu’à « 120 jours fin de mois, le 10 (du mois suivant) ». C’est encore en moyenne 90 jours. D’où deux conséquences.

2° Les défaillances en série sont accrues par l’invisibilité du risque – client : attendre l’impayé pour passer en contentieux, passer en pertes à titre de chirografaire qui sera payé « au marc-le-franc » c’est à dire presque rien ou jamais. D’où le chainage qui lie la défaillance d’un gros client vis à vis d’un fournisseur lui accordant des grandes facilités de paiement, lequel, fragilisé, répercute vers ses fournisseurs, etc. Ce mal est inconnu du monde anglo-saxon où le paiement se fait comptant et même à flux tendu. Il est maximum en France par rapport aux autres pays européens.

3° Les facilités de caisse, avances ou en cours de trésorerie, contributions au fonds de roulement, crédits dits « de campagne » etc. font que les banques avancent aux entreprises françaises (moyennant une rémunération qui détruit souvent les marges) un trimestre, voire plus, d’activité. Plus précisément un trimestre de chiffre d’affaires et non pas seulement de valeur ajoutée. A partir du moment où les banques, se défiant les unes des autres et se défiant de l’ensemble de l’environnement économique (faute de visibilité) resserrent, voire assèchent, les possibilités de crédit à court terme, c’est tout le fonctionnement économique qui est brutalement fragilisé (pour ne pas dire violenté ou sauvagement agressé). Les variables d’ajustement sont d’abord la masse salariale, les frais généraux, les achats, puis la baisse des prix de vente puis la défaillance de l’entreprise qui n’a pas pu s’adosser ou trouver un repreneur.

Ce schéma est simple mais, malheureusement exact. Que peut faire un département dans un tel contexte qui le dépasse historiquement et géographiquement ?
Tout d’abord, prendre une initiative qui perce le bruit de fond : c’est un peu tirer le premier par rapport aux autres départements, mais pourquoi pas ? Le CEEVO pourrait le faire : en Val d’Oise les entreprises se tiennent par la main …
Ensuite mettre autour d’une même table (sinon qui le fera ?) soit par territoire soit pas affinités tous les acteurs locaux qui sont autant de victimes potentielles du chainage systémique : banques, producteurs de biens et services, logistique de transport ou de conditionnement, etc .
Enfin ne pas hésiter à faciliter les solutions de crise dont le troc (à TVA équivalente donc sans décaissement), la mise à disposition de main d’œuvre (fluidité à l’échelle d’une zone) ou de services, la vente directe, etc.

Un exemple parmi 1000 : ma banque ne veut pas m’avancer de quoi passer la prochaine échéance, peut-elle initier mon déstockage grand public en l’annonçant sur ses prochains relevés adressés dans ma zone de chalandise ?

La boite à idées est ouverte … Qu’y mettez-vous ?

Valdoisiens, Valdoisiennes, debout !