Quatre sites de stockage de pièces détachées d’ascenseurs de la société Otis, dont trois situés dans le Val-d’Oise sont au cœur de l’enquête sur les boutons de commande et les boîtiers d’ascenseurs radioactifs, contaminés par un radioélément cobalt 60.

Argenteuil, Roissy et Goussainville abritent en effet des stocks où ont été retrouvés les boutons litigieux.

Le 17 septembre dernier, l’alarme antiradioactivité a été mise en alerte sur un portique de détection à l’aéroport de Roissy. Le colis a été identifié comme appartenant à la société Mafelec, installée à Gien (Isère), qui assemble des pièces d’ascenseur pour la société Otis. Cependant, le colis a été remis à la société dans des circonstances qui restent obscures, et une vingtaine d’employés sont intervenus dans le processus ultérieur d’assemblage des boitiers de commande avec les boutons radioactifs.

Tardivement informée, l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) a remonté la piste de plusieurs livraisons de boutons radioactifs fabriqués en Inde. Les boutons et leurs boîtiers, dont un certain nombre déjà en service en France, présentent un taux de radioactivité de 3 millisieverts (mSv) environ, largement supérieur à la normale, mais très en dessous du seuil de 20 mSv susceptible de provoquer des tumeurs cancéreuses.

Les usagers des ascenseurs ne courent donc pas de véritable danger. Ce qui n’est peut-être pas le cas des salariés des entreprises qui gèrent les stocks de pièces détachées pour la société Otis. Une vingtaine d’entre eux ont été identifiés comme ayant été exposés à des contaminations supérieures à la norme, et sont l’objet d’un suivi médical.

Pour l’heure, on ne s’explique pas la contamination des boutons. Autrefois divers produits, dont les aiguilles des montres, étaient rendus phosphorescents par contamination radioactive volontaire, alors que l’on sous-estimait les risques radioactifs. Mais ces pratiques ont disparu dans les pays occidentaux depuis des dizaines d’années. Face aux risques de contagion radioactive, des portails de détection sont installées dans les ports et aéroports.

Une explication avancée est l’utilisation industrielle en Inde de matériaux recyclés issus d’installations nucléaires. Mais on ne comprend pas pourquoi, selon ce scénario, seuls des boutons d’ascenseurs seraient contaminés.