LE THEATRE, SERVICE PUBLIC :
vendredi 17, samedi 18 à 21 h et dimanche 19 octobre à 16 h

Lecture et adaptation de Hubert Jappelle

>> Théâtre de l’Usine, 33 chemin d’Andrésy, 95610 Eragny-sur-Oise
01 30 37 01 11 – Tarif : 9 €/ 6 € / 5 €

Le Théâtre, service publicJean Vilar (1912-1971) a fondé le festival d’Avignon en 1947 (il l’a dirigé jusqu’à sa mort en 1971).
Son travail de metteur en scène, d’animateur de troupe et de penseur s’inscrit dans la lignée de pensée d’un Jean Jaurès, d’un Condorcet. Son action se situe dans l’élan du Front Populaire (1936), il pose obstinément, sans relâche la question de l’accès à la culture pour tous.
Il a dirigé le Théâtre National Populaire (aujourd’hui Théâtre National de Chaillot) de 1951 à 1963.
Jean Vilar a constitué une troupe de jeunes acteurs (il y tenait particulièrement) dont beaucoup sont devenus des célébrités, par exemple : Jeanne Moreau a débuté à Avignon à l’âge de 18 ans ! Il y a eu Philippe Noiret, Michel Bouquet (toujours vivant !) et bien sûr Gérard Philipe qui à trente ans jouait un Rodrigue magnifique.

Il faut de plus, situer "l’aventure du TNP" (3 000 places à Chaillot) dans son contexte historique : on sort de la guerre, le parti communiste est très puissant, la tension est-ouest (URSS-USA) est très forte (c’est la guerre froide).
Rappelons le risque de 3e guerre mondiale en 1961, avec l’affaire des missiles soviétiques s’installant à Cuba.
Rappelons l’assassinat de J. F. Kennedy.
Rappelons évidemment la guerre d’Indochine qui se termine par le désastre, la boucherie de Diên Biên Phu (1954) et la guerre d’Algérie qui s’achève en 1962 par la débâcle des "pieds noirs" débarquant en France, le massacre des harkis, etc.

Si j’évoque 1936, c’est aussi parce que c’est l’époque ou la notion de service public était fondamentale.
Lire des textes de Vilar aujourd’hui, ne témoigne d’aucune nostalgie que ce soit. C’est au contraire un rappel à la nécessité qu’il y a de défendre le service public au moment où une économie délirante s’acharne à le détruire méthodiquement !

Pour moi, lire Vilar aujourd’hui, ce n’est pas pleurnicher sur le passé, c’est situer ce qui arrive aujourd’hui dans le contexte de l’histoire.

Hubert Jappelle