Deux rapports de police révélés par le site d’information Mediapart mardi matin pointent des dysfonctionnements dans l’organisation des forces de l’ordre les soirs des émeutes de novembre à Villiers-le-Bel. Ces erreurs seraient en partie responsables du nombre important de blessés dans les effectifs de la police.
 
 Le déroulement des émeutes de Villiers-le-Bel a révélé de nombreuses lacunes dans la gestion de crise par les forces de l’ordre selon deux rapports révélés hier par Mediapart. Ces « RETEX », comme RETour d’EXpérience, pointent de sérieux problèmes dans la communication notamment. Des problèmes qui expliquerait en partie le nombre important de blessé par armes à feu chez la police (75 victimes de tirs de plomb de chasse ou de grenaille). «Dès le premier soir, l’absence de discipline sur les ondes [radio], l’absence de personnel aguerris en matière de radio, l’arrivée sur site de nombreuses unités disparates, l’ignorance de la topographie des lieux provoquent une saturation du réseau radio» indique le rapport de synthèse de la Direction centrale de la Sécurité publique (DCSP)
 
Un manque d’effectif
 
Outre les problèmes de communication, le rapport pointe également le manque d’unité mobile sur place les deux soirs des émeutes. «Le nombre de forces engagées était insuffisant (…) Les unités de CRS et de gendarmerie avaient beaucoup de mal à s’adapter et à mener des actions déterminantes (…) L’ensemble de la zone aurait dû être saturée de renforts mobiles.» Le problème de mobilité des unités de CRS expliquerait aussi pourquoi les forces de l’ordre ont été facilement prises pour cible par certains émeutiers.
 

Adrien Hilpert