Le 18 décembre 2004, Justin et son frère Sébastien s’étaient acharnés sur René qui décédaient des suites de ses blessures. Ils comparaissent ainsi devant la cour d’assises du Val-d’Oise mardi et mercredi pour meurtre, et non empêchement de crime.

Rien ne prédestinait ces deux jeunes hommes biens sous tous rapports à finir devant les tribunaux. Et pourtant depuis mardi matin, Justin Jules, 21 ans, et son frère Sébastien Jules, 23 an, comparaissent devant la cour d’assises de Pontoise pour meurtre et « non empêchement de crime ». Le 18 décembre 2004, ils avaient frappé à mort leur beau-père René Caufield.
Tous deux bons élèves, Sébastien préparait le CAPES pour devenir professeur, tandis que son jeune frère allait passer un bac ES, ils étaient également de grands sportifs, se distinguant particulièrement sur les terrains de tennis. Mais depuis quelques années, un mal intérieur les rongeait. Une souffrance qui portait un nom, celui de René, le compagnon de leur mère, Catherine.

Il ne cessait de les rabaisser

La relation avec cet homme d’origine vietnamienne et les deux frères a toujours été catastrophique. René ne cessait de les rabaisser, les traitant régulièrement de « pédés, puceaux, parasites et fainéants ». Des propos confirmés par les voisins, qui précisaient que ce dernier pouvait devenir violent lorsqu’il buvait. Un mal qui lui arrivait fréquemment. Durant des années, Sébastien et Justin n’ont jamais osé répondre, terrassés par la peur. Jusqu’au 18 décembre où les nerfs des deux frères alors âgés de 20 et 18 ans ont lâché.
Vers 21 heures, René rentre ivre au domicile de Boisemont. Tandis qu’il terminait son repas, Justin quitte la table et monte en vitesse dans sa chambre. Mais depuis l’étage, il entend une nouvelle fois son beau-père insulter son frère de « pédé », traitant également sa mère de « merdasse ». Justin redescend, et pénétrant dans la cuisine, aperçoit René frapper Sébastien au visage. L’aîné des deux garçons pousse son beau-père hors du pavillon en lui donnant des coups de pied. Justin se saisit quant à lui d’une bombe lacrymogène rangée dans le buffet avec laquelle il l’asperge avant de le frapper au visage alors qu’il se trouve sur le perron. Se saisissant ensuite d’un bâton en bois, il lui assène un violent coup derrière la tête. René perd l’équilibre et tombe, mais continue d’insulter les deux garçons.

 Le visage tuméfié et l’œil gauche enfoncé

C’en est trop pour Justin. Rempli de haine, le plus jeune des frères retourne dans la maison récupérer une barre de fer. Revenant sur le perron, il porte deux coups d’une extrême violence au visage de son beau-père, sous les yeux effrayés de Sébastien. Les deux garçons se rendent ensuite chez le voisin où leur mère est allée se réfugier avec son troisième fils âgé de 11 ans, né de sa relation avec René.
Prévenus par Catherine, les gendarmes arrivent quelques minutes plus tard. Ils découvrent René gisant sur le sol, baignant dans une marre de sang. Le visage tuméfié et l’œil gauche enfoncé, il est mort. Interpellés, Justin et Sébastien ont immédiatement reconnu les faits. Le premier a toujours nié avoir eu l’intention de tuer son beau-père tyrannique. Toutefois, il n’a jamais exprimer le moindre regret à son égard, parlant même de lui avec une profonde haine. Un sentiment que les enquêteurs retrouvaient chez Sébastien qui pour sa part n’aurait tenté d’arrêter son frère qu’après le deuxième coup de barre de fer.

Alors qu’un bel avenir se présentait devant les deux jeunes hommes, c’est désormais une lourde peine de prison qu’ils encourent. Trente ans pour Justin, et cinq années pour Sébastien. Le verdict doit être rendu ce soir.

Thomas HOFFMANN
L’Echo Régional