Le Cheikh Khalifa bin Zayed bin sultan Al-Nahyan, chef d’état des Emirats Arabes Unis, propriétaire du château de Baillon à Asnières sur Oise, a fait ce don à la commune pour relancer un commerce.

 Passionné de sport, le cheikh Khalifa est connu pour ses courses de chevaux et de dromadaires. Ce qui l’a amené à acquérir une propriété nom loin de Chantilly et de son célèbre centre hippique. C’est dans les années quatre-vingt-dix que le prince émir achète le château de Baillon (hameau d’Asnières-sur-Oise), ainsi qu’une ancienne école du village pour y loger ses gens. Avec ses frères Mansoor et Tahnoon bin Zayed et son fils Abdullah bin Khalifa, l’émir est propriétaire d’une écurie dont ses chevaux rivalisent avec ceux de l’incontournable Aga Khan Karim, installé à Gouvieux, et autres princes émiratis comme les célèbres Maktoum et Mohammed bin Rachid al Maktoum, successivement calife de Dubai vice-président et premier ministre de la Défense des E.A.U. Sa présence au hameau de Baillon reste rare. Il y fait de bref passage, souvent en juin, lors des grands prix de Diane et du Jockey Club et surtout au salon aéronautique du Bourget, les Emirats Arabes Unis étant des grands acheteurs d’avion (43 Airbus commandés) à la France.  Abou Dhabi s’intéresse aussi à l’art et se voudrait capitale culturelle des monarchies du golfe Persique. C’est ainsi qu’un accord a été engagé en mars 2007 et validé le 8 octobre dernier pour la création d’un musée au label du Louvre. Le musée, rassemblera aussi des oeuvres prêtées du centre Georges-Pompidou, le musée d’Orsay, le musée des Arts premiers et le château de Versailles. Installé dans un complexe culturel sur l’île de Saadiyat, en face d’Abou Dhabi, le futur musée, dont l’ouverture est prévue en 2012, sera conçu et mis en oeuvre par la France. Il devra associer à son nom le mot "Louvre" et se verra prêter des oeuvres d’art par les musées français, notamment le Louvre, pour des durées allant de six mois à deux ans. L’accord prévoit des prêts pendant dix ans : 300 oeuvres au départ, se réduisant à 250 puis à 200 au fil des ans.
D’une durée total de 30 ans, l’accord prévoit que les Emirats verseront en contrepartie une somme d’environ un milliard d’euros, dont 400 millions au profit du musée du Louvre et 550 millions d’euros à l’Agence France-Museums.

A Asnière-sur-Oise, le modeste don à la mairie entre dans le programme de mécénat de cet état arabe. Le geste du souverain répond à une demande de la mairie qui souhaitait faire l’acquisition d’un ancien commerce que la ville a déjà préempté et qu’elle veut relancer.

I
l intervient cependant au moment ou les ministres des Finances du G7 discutent (vendredi 19 octobre) sur les fonds souverains en passe de devenir des acteurs majeurs des marchés de capitaux, et qui sont au cœur de déséquilibres financiers de l’économie mondiale. En effet la fortune de la famille royale d’Abou Dhabi est estimée à 350 milliards d’euros provenant des avoirs étrangers que génère la richesse en pétrole de son état, quasi identique au Koweit voisin.

Président des Fonds monétaires arabes

Le cheikh Khalifa 59 ans, dont la santé est dite fragile, est devenu le chef d’état des E.A.U. en novembre 2004 à la mort de son père. Il est l’aîné d’une fratrie de dix-neuf fils d’un (des quatre) mariage de son père avec sa cousine, Hossa Bent Mohammad Ben Khalifa Al-Nahyan, à Al-Aïn, une oasis de l’émirat d’Abou Dhabi. C’est là que le prince Khalifa apprend le Coran dans la tradition bédouine, avant de partir étudier à l’Académie militaire de Sandhurst, en Grande-Bretagne (il possède une résidence à Londres). Il a commencé la vie politique à 18 ans après avoir été nommé au poste de représentant du gouverneur d’Abou Dhabi dans la région orientale et président des tribunaux dans cette zone. Le 1er février 1969 il est choisi comme prince héritier de l’émirat, puis le lendemain, président du département de la Défense à Abou Dhabi à la fondation de la Force de Défense de l’état. Premier ministre de l’émirat en juillet 1971, le calife occupe également les postes de ministre de la Défense et des Finances. A la naissance de la Fédération des Emirats arabes unis, le 2 décembre 1971, il est désigné vice-premier ministre du nouvel Etat (Abou Dhabi est le plus grand et le plus riche des sept membres de la fédération, qui regroupe aussi Dubaï, Charjah, Foujaïrah, Ras Al-Khaïmah, Ajman et Oum Al-Qaiwaïn). En mai 1976, il est nommé commandant adjoint des forces armées des Emirats et président du Conseil supérieur du pétrole, organisme doté d’un large pouvoir dans les domaines pétrolier et énergétique.
Les Emirats sont le quatrième producteur de l’Opep, avec un quota de 2,5 millions de barils par jour et des réserves de 97,8 milliards de barils. Quant à ses réserves de gaz naturel, elles sont estimées à plus de 6 000 milliards de mètres cubes. Le cheik Khalifa est le président des Fonds monétaires arabes (FMA), organisme basé à Abou Dhabi qui a notamment pour tâche d’aider les pays membres de la Ligue à remédier aux déséquilibres du budget.

Fabrice CAHEN