L’idée qui avait germé en octobre 2006, stoppée un mois plus tard pour raison familiale et qui devait voir le jour à l’automne 2007 est relancée par l’actionnaire sportif du club de football Entente Sannois/Saint-Gratien.

Plus connu dans le marketing sportif en intervenant dans la relance du FC Nantes en juin dernier, étant nommé à sa présidence, l’actuel actionnaire principal du club du championnat National s’intéresse depuis un an à la création d’une chaîne TV à thème sur le Proche-Orient. Ce qu’il nous a confirmé par un entretien.

VOnews : – Luc Dayan, il y a juste un an vous lanciez l’idée de créer une chaîne TV satellitaire sur le Proche-Orient. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Luc DAYAN : – Je n’en parle pas spécialement mais je m’y attèle à nouveau. Ce projet n’a pas avorté, il a juste été suspendu au moment ou j’ai perdu mon père, un mois après en avoir lancé le concept. Il y a eut ensuite le dossier de reprise du FC Nantes et le lancement de la saison de l’Entente. J’ai donc repris récemment  le projet de télé à ces débuts.

Quelle est la raison qui vous conduit dans un domaine nouveau pour vous, comme la création d’une chaîne télé ?
– J’ai constaté qu’en terme d’information sur l’actualité au Proche-Orient, il fallait canaliser les passions à travers une chaîne télé considérée crédible, indépendante et juste par toutes les parties. Il y a un territoire culturel commun entre Juifs et Arabes. Je le vois à travers ma propre culture judéo-tunisienne, notamment par le sport… Il faut effacer les a priori que peuvent avoir les Juifs quand on parle d’Israël ou les Arabes lorsqu’il s’agit de la Palestine. Il y a cette solidarité communautaire qui dénature les réalités. Ceci disparaît dans le milieu culturel et le sport. Dans les clubs de football que je connais il n’y a pas ces problèmes, chacun s’entend et respecte l’autre.

Ceci semble possible en Europe, mais au Proche Orient c’est malheureusement différent. Socialement il y a une grande différence que l’on soit israélien ou palestinien.
– Et pourtant ils vivent ensemble ou presque, Juifs, Chrétiens, Musulmans, à travers une culture très proche. Ils aiment la même cuisine, la même musique, les mêmes sports. Seulement il y a un climat tendu, qui dénature la réalité. Mais en réalité, le peuple en dessous des clivages politiques, inspire à vivre en paix. C’est aussi le cas au Liban, comme en Palestine, à Gaza ou en Cisjordanie.

Quelle sera la ligne rédactionnelle de cette télévision ?
– L’idée de cette télé est partie d’un constat que je me suis fait, il y a un an et demi au moment de la nouvelle guerre au Liban. Selon le support que vous consultiez les informations étaient totalement différentes. Lorsque vous regardiez une chaîne américaine, les Israéliens tenaient une guerre légitime. Lorsqu’il s’agissait d’une chaîne Qatari c’était la même chose côté arabe. Finalement il s’agit de propagande. Même la presse se fait manipuler quand elle ne manipule pas elle-même à travers certains média d’état. Dans ce contexte comment le lecteur et le téléspectateur peut-il se faire une opinion objective. L’information accessible au public, dans cette géographie du monde est un travail de combattant pour le journaliste. La censure existe. Il s’agit plus souvent d’une information d’Etat, de surface. L’investigation est difficile. Lancer une télé hors de cette zone doit permettre de porter un autre regard et une analyse différente de l’actualité. Plus en profondeur, comme cela se fait déjà en occident.

Vous éviterez donc les sujets qui fâchent à travers un programme davantage culturel et peut-être plus intellectuel. En laissantl’information de l’actualité évènementielle de côté.
– Le principe est que ceux qui sont ou se sentent concernés par le Proche-Orient puisse se retrouver à travers une chaîne ou le programme serait culturel, sportif et informatif. L’actualité y serait traitée de façon factuelle. Il y aura des débats mais seulement avec des intervenants qui ne seront pas des fanatiques, ni ultra religieux. Pas de politique politicienne. Seulement des personnes qui veulent continuer à vivre ensemble.

Ou en n’est actuellement ce concept ?
– Au commencement. C’est à dire au financement de l’étude de faisabilité. Le paramétrage économique : combien cela doit coûter ? (NDLR : estimé à 30 millions d’euros en 2006), quelles seront les recettes ? Sera t-elle lancée sous un modèle de mécénat ? Que sera son modèle de diffusion ? Voilà ou j’en suis. Elle serait située en France, aurait des bureaux dans les capitales du Proche Orient. Elle émettrait en français et anglais avec sous-titrage en hébreux et arabe. Je l’envisage dans une diffusion la plus large en Europe comme aux Etats-Unis. Je la souhaite la plus indépendante possible à travers un financement le plus large pour que la rédaction puisse faire son boulot. Que la pub ait sa place et les actionnaires y soient à l’aise.

Recueillis par Fabrice CAHEN

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