Le site archéologique situé aux « Vaux-de-la-Celle » à Genainville est niché dans le creux d’un vallon qui entaille le plateau du Vexin, au cœur du Parc naturel régional du Vexin français. Ce site est exceptionnel de par l’ampleur de ses vestiges mis au jour, datés du IIIe siècle ap. J.C.

Temple en élévation sur plus de 4 mètres de hauteur, bassins monumentaux, théâtre de 120 mètres de façade et pavillon sur hypocauste  plongent le visiteur dans un passé chargé d’histoire. Le site de Genainville, sur le territoire  gallo-romain des Veliocasses dont la capitale était Rotomagus (Rouen), est un sanctuaire de sources sacrées et de rassemblements de masse.

Un sanctuaire

Le temple témoigne du caractère unique du sanctuaire gallo-romain de Genainville. Composé de deux cellae (deux chambres vouées au culte des dieux), cet édifice représente un des témoignages rares du « double culte ». Des statues et un masque de Mercure, ont été mis au jour. Certaines découvertes d’objets tendent à faire penser qu’il était accompagné de son « double » Rosmerta, déesse  gauloise. Le temple a révélé des enduits peints de belle fraîcheur. La richesse de leur décor et des couleurs confirme la magnificence de ce lieu sacré.
Des bassins monumentaux flanqués de banquettes attestent de la pratique de l’immersion. Après avoir fait don d’ex voto (petites statuettes représentants des personnages atteints de leur maladie), les malades s’immergeaient dans les eaux sacrées afin d’êtres guéris.
A ce temple si particulier vient s’ajouter la découverte d’un théâtre bâti directement sur le flanc Est du vallon. Il pouvait accueillir jusqu’à 4000 personnes pour des représentations théâtrales, voire des combats de gladiateurs.
En plus de ces édifices monumentaux, plus de 4 000 objets ont été mis au jour et déposés au Musée départemental d’archéologie du Val d’Oise où l’on peut admirer aujourd’hui parures, monnaies, céramique, bronze mais aussi blocs sculptés monumentaux, fresques et des ensembles de statues tout aussi saisissants.

Le site en quelques dates

Repéré dès le XIXe siècle, il est d’abord associé à un château médiéval dit « Château Bicêtre » (chateau maudit).
Le site archéologique de Genainville a été classé au titre de Monuments Historiques le 9 août 1941. Le terrain fut acquis par l’Etat sur une superficie de 5,5 hectares.
En 1988, il fut inscrit parmi les 30 sites et monuments historiques du patrimoine national retenus pour leur représentativité.
Les premières véritables fouilles ne commencèrent qu’en 1935. Elles furent dirigées par P. Orième, architecte parisien, de 1946 à 1948. Il était à la recherche d’une cité appelée Petromentalum, mentionné dans deux documents antiques l’Itinéraire d’Antonin et la Table de Peutinger. Pierre Orième débute la fouille de ce qu’il a reconnu comme étant un théâtre antique. Il reprend les recherches après la seconde Guerre mondiale et dégage le pavillon et les vestiges du temple qu’il interprète comme étant des thermes.
En 1951, le Groupe spéléologique et archéologique du Camping-club de France, formé de fouilleurs, s’implante dans le Vexin français et y réalise quelques opérations. Renforcé en 1959, par le Groupe archéologique antique du Touring club de France, il se voit confier en 1960 l’autorisation de rouvrir le chantier archéologique de Genainville sous la direction de Pierre-Henri Mitard, du CNRS. C’est ainsi que va naître le Centre de recherche en archéologie du Vexin français.
A la suite de la mobilisation locale en 2002, un comité de pilotage du site archéologique de Genainville a vu le jour afin de faire le point sur la destination du site et fixer les orientations nécessaires à sa protection : préservation du site, élaboration de programmes de recherches et de mise en valeur du site, animations sur le site. Un programme collectif de recherche visant à reprendre l’étude scientifique du site est porté par le Parc naturel régional du Vexin français. Il englobe des enseignants-chercheurs et des étudiants des Universités de Cergy-Pontoise, de Paris I Sorbonne, de Paris-sud Orsay, le SDAVO et le MADVO et des chercheurs bénévoles du Val d’Oise.
L’Association de sauvegarde du site de Genainville organise des visites programmées durant le printemps et l’été une fois par mois. L’ASSAGE prévoit aussi des visites ponctuelles de groupe pendant l’année. Depuis 2004, l’association a accueilli sur le site plus de 4 000 visiteurs.
L’ASSAGE vous accueillera lors des journées du Patrimoine le 16 septembre pour vous faire découvrir ce site exceptionnel et la richesse d’une civilisation qui a forgé l’histoire de notre territoire.

Géraldine LAMOISE
Isabelle LANDRY (AEVA)
Association Etudiante Valdoisienne d’Archéologie BP 23 MDE Université de Cergy-Pontoise 33, Bd du Port, 95011 CERGY-PONTOISE CEDEX
@ ass-aeva@hotmail.fr

Depuis 2004, l’Association étudiante valdoisienne d’archéologie (AEVA), basée à l’Université de Cergy-Pontoise, sous la direction scientifique de Didier Vermeersch : maître de conférence à l’UCP, a donc repris les recherches archéologiques. Cette année, une équipe composée d’une vingtaine d’étudiants fouilleurs a répondu à l’appel de la truelle, pour une nouvelle aventure archéologique, espérant faire avancer l’histoire du site et réaliser de nouvelles découvertes.