Les incidents en marge du festival 100 Contests font décidément beaucoup de bruit. Alors que la plupart des commerçants de Cergy-Saint-Christophe disent ne plus y penser, même ceux qui avaient vu les vitrines de leur commerce détruites, c’est par le biais de la presse que continue la bagarre. Un règlement de compte plutôt musclé, entre le maire de Cergy, Dominique Lefebvre, et le préfet sur le départ, Christian Leyrit.

" Une défaillance grave et une démission de l’état "

C’est l’élu socialiste qui a ouvert les hostilités par le biais d’une tribune publiée dans le quotidien Le Monde, le jeudi 28 juin. Dominique Lefebvre a d’abord préciser " qu’il n’y a pas eu d’émeutes urbaines à Cergy ". Il tenait ensuite pour unique responsable de ces incidents, la police et l’état " La responsabilité de ce qui s’est passé relève exclusivement d’une défaillance grave et d’une démission de l’état. "
Après une soirée de samedi sans incidents sérieux, qui avait tout de même contraints les forces de l’ordre à faire usage de grenades lacrymogènes et flash-ball pour disperser de jeunes délinquants, c’est lors de la soirée de dimanche que tout avait dégénéré. Un règlement de compte entre deux bandes de quartiers rivaux au sein même du festival. " La question est donc simple : comment deux bandes lourdement armées ont elles pu arriver jusqu’au cœur du site du festival alors même que le risque était connu depuis 48 heures ", interrogeait le maire de Cergy donnant sa réponse dans la foulée : " Pour une raison évidente et unique : les forces de police étaient quasiment absentes de la manifestation et de ses alentours. "
Il expliquera un peu plus tard que les policiers ont dû faire appel à 23 h 30 aux CRS se trouvant à Argenteuil, alors que les incidents ont début vers 21 h 30. Le concert avait alors été interrompu.

Une annulation " sans information préalable " qui selon le préfet, Christian Leyrit, " a accru les tensions entre les jeunes ", dit-il dans un droit de réponse publié dans le journal Le Monde du samedi 30 juin.

Le préfet rejette la  faute sur les organisateurs

Le préfet a rejeté la responsabilité des incidents, pointant du doigt les organisateurs du festival : " La préfecture leur a demandé d’assurer un filtrage des participants ce qui a été refusé car contraire à l’esprit festif de la manifestation. "

Dominique Lefebvre assurait cependant n’avoir jamais reçu cette demande.
Christian Leyrit n’en démord pas et visait toujours les organisateurs indiquant qu’à aucun moment " il n’ont pas alerté les pouvoirs publics sur les risques d’affrontement alors qu’ils avaient, semble-t-il, eu des informations dès le jeudi précédent. "
Le préfet précise que " le dispositif policier était adapté à la manifestation telle que présentée dans le dossier de sécurité. Au moment des incidents, les forces de l’ordre présentes ont été rapidement renforcées par des effectifs complémentaires, l’effectif total engagé était alors de 120 fonctionnaires. "

Au lendemain de ces événements, Dominique Lefebvre avait indiqué que le festival se tiendrait à nouveau l’an prochain. Christian Leyrit l’entend bien, demandant toutefois que " toute manifestation de ce type soit organisée dans un espace clos avec contrôle strict des entrées et un service de sécurité adapté à l’ampleur de la manifestation, les services de police assurant la sécurité aux abords. "
Promu préfet de région Corse, Christian Leyrit ne sera plus là l’année prochaine. Malgré tout, il laissera sans aucun doute une note à son successeur concernant le prochain festival 100 Contests.

Thomas HOFFMANN
ECHO REGIONAL