Ils étaient une cinquantaine de Preslois, samedi dernier devant le passage à niveau. Proches de Roselyne, amis ou simples anonymes, tous sont venus pour témoigner leur sympathie à Dominique son époux, et à ses trois enfants. Même le président du Conseil régional d’Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, s’est présenté à Presles, accompagné  de Dominique Lefebvre, le candidat socialiste sur la deuxième circonscription. Le député Axel Poniatowski était attendu par les habitants, tout comme le maire de Presles Régis Humbert. Ni l’un ni l’autre ne sont venus. Et pourtant, tous sont mobilisés pour demander la suppression du passage à niveau, ou à défaut, sa sécurisation.

Quatre morts en 20 ans

Ce 28 mai 2004, vers 8 h 45, Roselyne Brousse patiente devant le passage à niveau, les barrières baissées, le signal sonore arrêté. C’est alors qu’un TER Beauvais-Paris, arrive à vive allure. Roselyne aurait fait deux pas de trop, la tête ailleurs, cherchant peut-être quelque chose dans son sac à main. La locomotive la percute, et la tue sur le coup.
 
Dans cette commune de quatre mille habitants, l’émotion est encore présente. Nombreux sont les Preslois qui empruntent chaque jour ce passage à niveau pour accéder à la gare. Nombreux aussi, les enfants qui traversent les rails pour aller à l’école. " Mon fils de 11 ans passe quatre fois par jour par le passage à niveau, et j’ai peur qu’un jour il arrive un accident ", explique une habitante présente samedi dernier.

À l’initiative du Comité de sécurisation du passage à niveau de Presles-Courcelles, né au lendemain du drame, des travaux ont été engagés par la Sncf et Réseau ferré de France (RFF), propriétaire du site. " Certes, il y a eu des avancées. La chaussée a été élargie pour que puissent passer deux voitures, et le passage pour les piétons également. C’est la moindre des choses quand on sait que chaque jour, plus de mille trois cents piétons traversent le passage à niveau ", poursuit Gilles Monsillon, conseiller municipal (sous l’étiquette Vert dans l’opposition) à Presles. " La région a financé l’opération à 75 %, soit 176 000 euros. Mais des améliorations sont encore possibles. Une seule barrière, ça ne suffit pas. Il faut imaginer une grille pour les piétons pour qu’il y ait le moindre risque d’accident comme celui qui coûté la vie à Roselyne Brousse ", a déclaré Jean-Paul Huchon qui apparemment découvrait le dossier de Presles.

Une nouvelle enquête  en septembre

Dominique Brousse, de son côté, a annoncé que les travaux devraient se poursuivre dès la fin du mois. " RFF nous a annoncé cette semaine qu’il y aurait un nouvel aménagement de fait sur le couloir le long de la voie. C’est une bonne chose, mais nous demandons réellement la suppression de ce passage à niveau qui est préoccupant. C’est de la sécurité de tous qu’il est question aujourd’hui ", insiste l’époux de la victime.

Réseau ferré de France a également annoncé une nouvelle enquête dès le mois de septembre. À plus long terme, RFF serait prêt à réaliser une étude de faisabilité pour enfin supprimer ce passage à niveau.

Nicolas BRIARD
ECHO REGIONAL