L’artiste manie l’aiguille comme une fée agite sa baguette. En un tour de main, Françoise peut faire apparaître un napperon aux motifs travaillés. On dirait de la dentelle, on n’ose pas toucher. Mais de crochets en crochets, la marraine aux doigts magiques sait également transmettre sa passion.

Une passion transmise par une grand-mère  bretonne

« Depuis l’âge de 12 ans, je brode. Je ne me suis jamais arrêtée » avoue fièrement l’habitante du quartier de l’Epine Guyon. La journée est l’occasion pour elle, comme pour ses voisins de présenter ses œuvres au public. L’exposition « Mon voisin est un artiste » lancée il y a trois ans, invite tous les passionnés à exposer leurs travaux. Françoise est une habituée. ll a suffit d’une affichette pour que notre brodeuse décroche son téléphone et s’inscrive à la première édition. « Je fais plaisir aux gens du quartier. J’offre mes napperons à ceux qui les aiment. Il y en a d’ailleurs un destiné à une petite collègue dès que l’exposition sera finie ». 
Françoise se souvient de son premier modèle qu’elle appelle « Le napperon de grand-mère ». « C’est elle qui m’a initiée en Bretagne. La passion s’est transmise dans la famille ». L’artiste prodigue quelques conseils pour bien commencer. « Le plus simple est de se faire la main sur un modèle de filet à provisions. Pratique et écologique. C’est même utile comme sac de plage. Le sable peut ressortir par les trous ». Tout est étudié !

Une journée pour broder un basique

Quelques boucles, quelques points, les rosaces dentelées apparaissent sur la petite table du stand. « Pour réaliser un modèle simple, je mets une journée, tout est question d’entraînement. Il faut être patient ». Le plus difficile est donc de trouver les précieux fils. « La dernière mercerie de Franconville a fermé. Ma fille m’envoie ce dont j’ai besoin de Marseille ».
Les secrets de la dentelle bretonne n’attendent plus q’une transmission.

Caroline MONSARRAT
Echo Regional