Depuis jeudi dernier, les professeurs du collège Sadi Carnot avaient fait valoir leur droit de retrait. Suite à une montée de la violence dans cet établissement, les enseignants avouaient ne plus pouvoir exercer.


 Manque de moyens
Crachats, insultes, jets de pétards dans les salles de classe, la liste des incivilités s’allonge au collège Carnot. Depuis trois semaines, la situation est devenue explosive, dans cet établissement classé en zone d’éducation prioritaire. Des fumigènes ont même été allumés dans les couloirs, provoquant des malaises et des nausées chez plusieurs élèves et enseignants. Un climat ingérable, où le personnel est également pris pour cible. Le 19 mars dernier, un élève a jetté une chaise sur un surveillant, puis ce sont les pneus de sa voiture qui ont été crévés. Des surveillants en sous-effectif, à en croire les professeurs qui pointent du doigt un problème d’encadrement des élèves. « Actuellement, nous n’avons que deux surveillants et demi, ce qui est insuffisant. Les incidents se sont multipliés, et le sentiment d’impunité chez les fauteurs de troubles grandit. Nous réclamons des assistants d’éducation supplémentaire », indiquent deux professeurs.

Hier après-midi, Jean-Paul Obélliane, proviseur chargé de la vie scolaire à l’inspection académique s’est entretenu avec eux. En dépit des événements, ce dernier n’a fait part d’aucune solution, au grand dam des enseignants.

Laxisme de la direction
12 conseils de discipline, c’est le chiffre record qu’affiche le collège depuis la rentrée. Des mesures conservatoires ont été prises à l’égard des élèves impliqués dans les incidents, mais pour les enseignants, les sanctions tardent à venir. « Nous réclamons que des sanctions radicales soient appliquées, en procédant à des exclusions », estime un professeur de sciences et vie de la terre. Un ras-le-bol généralisé chez les enseignants, qui ont tous revendiqué leur droit de retrait. Il faut dire que l’établissement a déjà été le théâtre de plusieurs incidents. L’an passé, des élèves s’étaient introduit la nuit dans le collège. Après avoir volé des ordinateurs, ces derniers avaient tenté d’incendier les locaux.

Christophe OBRY