Gérard Sébaoun est un homme discret et habile. On ne lui fera donc pas dire qu’il espère bien remporter la 4e circonscription du Val-d’Oise (Franconville, Ermont, Eaubonne, Saint-Prix etc.). Au contraire, il se présente en candidat modeste, assisté de François Balageas, le maire socialiste et consensuel d’Eaubonne.

Vendredi 2 février, Gérard Sébaoun organisait avec François Balageas le lancement officiel de sa campagne législative à Ermont, salle de l’Arche. Avant une grande rencontre avec des militants et des sympathisants autour de discours, d’échanges et d’une collation, le conseiller général et conseiller municipal de Franconville a brièvement évoqué sa méthode. « Deux campagnes, la présidentielle et la législative, c’est assez compliqué, même s’il est agréable d’imaginer gagner les deux », observe le candidat socialiste. Les candidats aux législatives étant appelés à être les porte-parole de Ségolène Royal dans leur circonscription, les socialistes et les membres des comités Désir d’Avenir sont d’abord mobilisés pour la présidentielle. « Pour les législatives nous avons seulement fait une affiche de notoriété », indique Gérard Sébaoun.
Car à partir du 11 février à Montreuil, les choses sérieuses commencent pour la présidentielle. « La grande presse parle de flottement dans la campagne, mais au niveau militant je ne constate rien de tel, explique Gérard Sébaoun. Au contraire, il y a une grande détermination à rassembler nos efforts et à nous focaliser sur le scrutin présidentiel en priorité. L’attente des militants pour rentrer en campagne est très forte. J’espère qu’on va alors rentrer dans le fond du débat en en finir avec des questions futiles agitées ici ou là ».

Le candidat socialiste dans la 4e circonscription ne cache pas que son choix ne le portait pas vers Ségolène Royal, mais il s’est rangé à celui du parti sans états d’âme. « Elle n’était pas ma candidate initiale, mais elle a admirablement conduit le débat à la candidature. Je trouve médiocre de qualifier certains membres du parti d’éléphants. Ce sont des perosonnes expérimentées, dont nous aurons besoin pour gagner car le rôle du Parti socialiste, qui a été parfois mis de côté, est essentiel pour gagner ».
Le conseiller général de Franconville se dit aujourd’hui un inconditionnel de Ségolène Royal : « Elle a choisi une formule atypique d’écoute de la France profonde, je trouve ça intéressant et respectable. Mais il ne faut plus que le programme tarde et au contraire la campagne elle-même s’engage ».
Après avoir contribué à trois débats participatifs, Gérard Sébaoun retient l’expression d’un participant âgé de Villetaneuse qui a demandé : « Il faut que nous retrouvions la dimension émancipatrice de l’École ». Une phrase qui l’a marqué. « Il faut que l’école redevienne l’antichambre de l’ascenseur social. »
« On tape trop facilement sur le monde enseignant. Moi qui ne suis pas de ce milieu mais d’une famille de petits commerçants, des gens simples, originaire d’Algérie, je comprends que les enseignants se défendent. Je suis d’accord pour dire que l’école n’est pas la propriété des enseignants, mais qu’elle doit être ouverte sur la vie, sur le monde, pour faire des choses ».

Plutôt pragmatique, Gérard Sébaoun ne compte pas faire des législatives un enjeu communal ou cantonal. « Je me battrai sur des thèmes nationaux, car les législatives sont un enjeu national ».

J.-F. D.

L’Echo Régional