A l’initiative de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) du Val-d’Oise, de directeurs et d’enseignants, une pétition circule actuellement dans plusieurs établissements scolaires de la commune. Dans les écoles Jean-Jaurès, Paul-Langevin, Robespierre, Jean-Moulin, Saint-Exupéry, Jacques-Prévert et Henri-Barbusse, les collèges Pablo-Picasso et Henri-Matisse, et le Lycée Simone-de-Beauvoir, les membres du collectif alertent les parents sur les nuisances sonores que leurs enfants vont devoir supporter. « Ce sera de nouveau, du bruit et des peurs qui entraînent l’impossibilité de se concentrer, de réfléchir et d’apprendre », soulignent-t-ils dans leur tract.

« Fatigues chroniques et problèmes cardiaques »

Les directeurs d’école, enseignants et responsables de la FCPE se basent sur les conclusions de médecins selon lesquelles le trafic aérien provoque « un niveau sonore pouvant aller jusqu’à 65 décibels » et « peut entraîner des fatigues chroniques, des problèmes cardiaques dus au stress, des retards du développement chez l’enfant ». D’après les relevés effectués à Garges-lès-Gonesse en 2005 par l’association Advocnar lors du dernier Salon du Bourget, la majorité des démonstration se seraient situées « à plus de 85 décibels » et les avions militaires seraient passés « entre des pics allant de 110 à 140 décibels ».
« En milieu scolaire, il a été prouvé par différentes enquêtes que les enfants qui étudient dans une zone exposée au bruit ont des acquisitions en lecture moins bonnes que ceux dont l’école est située dans un quartier silencieux. Ces enfants se montrent plus instables et plus agités que les autres », font valoir les membres du collectif. Pour eux, « Tous, salon aérien, Education nationale, mairie, ministères, doivent assumer leurs responsabilités ».

Une demande d’indemnisation

Dans une lettre adressée au maire de Garges Maurice Lefèvre et à la Première adjointe et ministre de l’Ecologie Nelly Olin, les responsables de la FCPE précisent leurs revendications : « Nous avons appris par la Direction générale de la ville de Garges et par monsieur l’inspecteur de l’Education nationale que le SIAE organisateur du salon, octroyait « généreusement » 80 000 euros cette année aux habitants de Garges. Cette somme est très insuffisante au regard des populations touchées par les nuisances et en particulier les établissements scolaires ».
Les représentants des parents d’élèves font la comparaison avec une commune de Seine-Saint-Denis également concernée par les nuisances aériennes du Salon du Bourget. « En 1999 un rapport officiel, réalisé à la demande de la Préfecture de la Seine-Saint-Denis, indiquait clairement la similitude des nuisances subies par les populations de Dugny et de Garges (…)

Le Salon avait cette année là, versé 152.000 euros  pour 1 460 élèves à la commune de Dugny, alors que  les parents d’élèves estimaient les besoins à hauteur de 380 000 euros. Que dire de Garges qui n’avait eu droit qu’à 60 000 euros ? Pour rappel nos écoles, toutes touchées par ces nuisances,  rassemblent près de 3 000 élèves ».

Les membres du collectif espèrent que les élus useront de leur pouvoir « pour faire entendre les besoins des populations » et n’excluent pas d’organiser des manifestations.

Ludovic LUPPINO
L’ECHO-REGIONAL