L’association Défense et Avenir d’Auvers dénonce le non respect de la qualité paysagère dans un des quartiers de la ville. De son côté, le maire dénonce, lui, des recours abusifs et infondés de cette association.

«Le projet de construction d’immeuble collectif porte une atteinte grave à la qualité paysagère du site pittoresque du Cordeville à Auvers-sur-Oise. C’est un lieu mondialement connu par les tableaux de Van-Gogh, et dont le paysage est tout particulièrement protégé par le ZPPAUP », peut-on lire sur une lettre de l’association Défense et Avenir à Auvers, signée de son secrétaire général, Gérard Lahaye.
 
Si le sujet est lancé, la polémique ne devrait pourtant pas éclater. Et pour cause. D’après le maire socialiste d’Auvers, Jean-Pierre Béquet, ces accusations sont infondées. « Monsieur Lahaye est un “procédurier”. Il pense que nous n’appliquons pas la loi. Cela fait deux fois qu’il nous attaque, sans succès pour lui, et pourtant il continue à nous attaquer, c’est incompréhensible », se décourage l’édile. Mais le“procédurier”, qui se dit soucieux de l’environnement, avance plusieurs arguments contre cette future construction, (NDLR : un immeuble de dix-huit logements pour étudiants). « Ce projet est situé dans une zone à caractère principal d’habitat individuel faisant l’objet d’une protection particulière au niveau du paysage. Ce bâtiment, dont le permis de construire a été donné par le maire, porte une atteinte grave à la qualité paysagère des lieux. Pour la mairie c’est une grave erreur. Monsieur Béquet ne connaît-il pas les prescriptions de la zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager ? Elles sont pourtant opposables et constituent une servitude d’utilité publique qui s’impose au plan d’occupation des sols », interpelle Gérard Dehaye. Une interrogation qui déplaît fortement au maire d’Auvers. « De qui se moque-t-on ? Avant de délivrer un permis de construire, nous demandons plusieurs avis. Aux Bâtiments de France par exemple. Tout cela fait l’objet d’un contrôle de la légalité par les services de la préfecture qui n’ont, dans ce dossier, relevé aucune illégalité ».
 
Autre point de tension entre l’Auversois et son maire : l’immeuble en question ignorerait le plan de prévention des risques d’inondations. « Le bâtiment est prévu sur un terrain constitué pour moitié d’une zone marécageuse et classée en zone bleue par le PPRI de la Vallée de l’Oise. Zone bleue signifie interdiction de remblayer et de construire des équipements. Comment est-ce possible ? », poursuit le secrétaire général.
 
Si ce futur immeuble au 31 rue Rajon pose tant de soucis à Gérard Lahaye, Jean-Pierre Béquet semble en paix avec sa conscience de maire. « Quel intérêt aurais-je à passer au-dessus des lois ? Cet habitant utilise la justice pour rien. Et ses deux procès perdus ne lui suffisent apparemment pas. Les services de la mairie sont particulièrement attentifs et nous n’avons jamais perdu de litige en matière d’urbanisme. Pour autant, Gérard Lahaye semble aimer les tribunaux, et s’il veut continuer nous sommes prêts à demander des dommages et intérêts pour recours abusifs », conclut le maire.
 
Pour l’heure, l’immeuble est en construction. Le secrétaire général de Défense et Avenir d’Auvers annonce qu’il ne baisse pas les bras, et continue de dénoncer ces irrégularités. Mais la municipalité d’Auvers-sur-Oise prendrait