Le Monde a pu prendre connaissance des conclusions de l’enquête policière sur les soupçons de prise illégale d’intérêt qui visent depuis 2008 François Pupponi, maire PS de Sarcelles et candidat dimanche aux législatives, dans l’affaire dite de la SEM Chaleur. Les policiers ont chiffré à "25 800 euros" les sommes "indûment dépensées". L’élu a toujours expliqué que ses frais étaient "justifiés par [s]on activité".

 A quelques jours du premier tour des élections législatives, le quotidien du soir a demandé en vain au parquet de Pontoise si des suites seraient données à l’enquête policière. Celle-ci serait "toujours à l’analyse".

Le rapport de synthèse de la brigade financière de Versailles daté du 29 septembre 2011, dont Le Monde publie des extraits, précise que "sous réserve de l’appréciation de Mme le procureur de la République de Pontoise, il ressort de la présente enquête que M. François Pupponi puisse faire l’objet de poursuites du chef d’abus de biens sociaux." 

Les faits concernent des dépenses “en restaurants, hôtels, dépenses diverses et espèces" entre 2004 et 2006, avec la carte bancaire de la SEM chaleur (société chargée du chauffage de quelque 40 000 Sarcellois), dont François Pupponi avait, en tant que président, l’usage exclusif. 

L’affaire est sortie à la suite de la réception d’un courrier anonyme par le parquet de Pontoise en 2007, accompagné de copies de factures établies notamment dans des établissements parisiens prestigieux : La Closerie des lilas, l’Hôtel Napoléon…

François Pupponi, entendu par les policiers en janvier 2011, a expliqué que ces notes de frais correspondaient à des rencontres dans le cadre des négociations engagées avec Dalkia, une filiale de Veolia, dans le cadre de la vente du réseau de chauffage de la ville. 

Joint par Le Monde l’avocat de François Pupponi, Jean-Dominique Lovichi met en avant "l’énergie", le "temps" dépensé par son client pour ce dossier "en refusant toute rémunération et dans le seul intérêt des Sarcellois". Et d’ajouter : "C’est à vous dégoûter de faire de la politique!"