A 43 ans, elle sera sur la ligne de départ marocaine le 1er octobre aux côtés de sa coéquipière Pascale Gardès et de leur 4×4 rebaptisé « Maxou ». Florence Gaillot, une habitante d’Argenteuil, participera à la première édition du rallye Eco Solidaire Cap Fémina Aventure, course exclusivement ouverte aux femmes qui se déroulera du 29 septembre au 9 octobre. Une nouvelle expérience pour cette jeune mère de famille engagée qui courra pour le compte de l’association « Les Belles des Sables » afin de venir en aide aux Marocaines mais aussi à des familles françaises en difficulté.

 Une compétition solidaire, Florence Gaillot y pensait depuis quelques temps. Passionnée de sports mécaniques mais aussi fortement attirée par l’humanitaire, la concurrente de l’équipage 116 s’est tout d’abord intéressée au « rallye des gazelles », épreuve reine dans la catégorie des rallyes solidaires féminins. « J’ai suivi la course », explique-t-elle. Puis, vient l’envie d’y participer. Face aux frais d’inscription trop élevés, c’est finalement vers la petite sœur du « rallye des gazelles » que s’est tournée l’Argenteuillaise. « Cap fémina était la solution pour pouvoir participer à une course solidaire ouverte à toutes. L’exigence physique comme financière est plus accessible ». Sa coéquipière trouvée, elle entreprend de s’inscrire. Seulement, découragée par la forte charge de travail demandée par la préparation de la compétition, son binôme change d’avis et se désiste. La Valdoisienne a finalement été recontactée par l’organisateur du rallye. « Lorsque j’ai évoqué mon cas, il m’a dit que je n’étais pas la seule à rechercher une équipière. » C’est de cette manière qu’elle a connu Pascale, une Toulousaine de 41 ans. « On m’a tout de suite dit que l’on se ressemblait elle et moi ». La distance n’aidant pas, c’est par téléphone que les deux femmes ont fait connaissance. Une conversation immédiatement « directe et lucide » explique l’Argenteuillaise. Même si elle n’a toujours pas rencontré sa coéquipière, elle l’a pourtant déjà adoptée. « On apprend à se connaitre. Je dirais que nous avons 80% de points communs ».

 Un coup de pouce solidaire

Au delà de la compétition, c’est l’aspect solidaire qui a convaincu Florence Gaillot. Mère de deux enfants âgés de 3 et 6 ans, elle s’engagera avec cette course pour ceux du Maroc. « Après un métier très prenant dans le secteur du luxe, j’ai décidé de lever le pied » explique-t-elle. Si elle s’est tout d’abord pleinement consacrée à sa famille, l’envie d’entreprendre une opération humanitaire a fait son chemin pour finalement devenir une envie. « Je me suis dit que l’humanitaire est un secteur très difficile qui nous amène à voir des choses très dures ». D’où la participation de Florence Gaillot au rallye Cap Fémina Aventure. « Il s’agit d’un bon compromis et d’une manière de sauter le pas en douceur ». Sa mission, en plus de tenter de décrocher des victoires dans les dunes Marocaines, sera d’apporter du matériel pour aider les habitantes à exercer une activité aux portes du désert. En leur apprenant les métiers du tissage, la « caravane » entend permettre aux Marocaines d’accéder à un revenu leur permettant de faire face aux dépenses du quotidien et de scolariser leurs enfants. Des matières premières (tissus, fils laine, etc.) seront distribuées. Mais la solidarité ne s’arrêtera pas là puisqu’en plus des jouets et vêtements pour enfants, Florence Gaillot souhaiterait pouvoir distribuer entre autres des vélos. « Une partie des enfants n’est plus scolarisée parce que les écoles se trouvent trop loin à pied. Des vélos pourraient améliorer la situation ». A ce titre, elle recherche toujours un partenaire spécialisé. Pour permettre aux élèves d’apprendre dans les meilleures conditions, il est aussi prévu d’amener du matériel scolaire pour une école. Mais avant de venir en aide aux populations marocaines, les concurrentes s’arrêteront dans le Gard pour distribuer du matériel de puériculture à des familles défavorisées.

Une difficile chasse au sponsoring

Si la course s’annonce difficile, la route menant vers les dunes se profile elle-même comme une épreuve compliquée. Car, si les deux femmes ont déjà réglé les frais d’inscription d’un montant de 6 800 euros, il leur manque encore au moins autant pour pouvoir payer les dépenses inhérentes à leur participation. Pour cela, une seule solution, le sponsoring et une brochure très variée de partenariats allant d’un autocollant sur le 4×4 de l’équipe, au recouvrement publicitaire total de celui-ci par un seul collaborateur. Si elle reconnait s’y prendre « un peu tard », Florence Gaillot souligne néanmoins l’importance de son binôme dans cette course contre la montre. « Je m’occupe de démarcher du côté de  la région parisienne et Pascale (photo ci-contre) fait le même travail du côté de Toulouse. C’est unénorme challenge ». Une mission rendue encore plus laborieuse par la frilosité des prospects. « La crise est passée par là ». Elle déplore aussi de ne pas encore avoir pu solliciter le bon interlocuteur au Conseil général pour présenter son projet et obtenir le soutien du département.

En attendant, les deux « belles des sables » ont chacune souscrit un crédit. « Malgré nos revenus modestes, nous avons emprunté toutes les deux une petite somme pour couvrir les premiers frais ». L’argumentaire a également changé au fil des mois. « Notre méthode n’était pas bonne » explique Florence Gaillot. Son nouvel argument choc ? « Les déductions fiscales ». De par son statut d’association loi 1901, « Les Belles des Sables » permet aux donateurs de récupérer 60% de la somme dépensée pour une entreprise et 66% pour un particulier. « En réalité, un don de 100 euros ne coûte que 40 euros à une entreprise et 34 euros à un particulier, même si personne n’est obligé de donner autant. En plus, il s’agit d’une publicité positive pour les professionnels. »

A trois mois de l’échéance, l’équipage 116 ne désespère pas de trouver de nouveaux partenaires professionnels ou particuliers et attends un soutien de la mairie d’Argenteuil, avec à la clé peut-être, une victoire dans la compétition, même si aux dires de Florence Gaillot, « la plus belle victoire sera de voir les étoiles dans les yeux des enfants marocains ».

Pour soutenir les deux belles des sables dans leur aventure :

lesbellesdessables@gmail.com ou 06 24 31 49 71