A l’issue d’un Conseil de l’Ordre commun avec les avocats de l’Oise, le barreau du Val d’Oise a voté une motion contre la nouvelle simplification de la procédure de divorce par consentement mutuel. De nombreux points de ce projet de loi présenté en Conseil des ministres début mars y sont dénoncés : la comparution facultative des époux, l’institution de barèmes de pension alimentaire, le caractère obligatoire de la médiation mais aussi la tarification des honoraires de l’avocat.


Réunis en Conseil de l’Ordre le 20 mai dernier à Pontoise, les avocats de l’Oise et du Val d’Oise se sont entendus pour voté une motion contre le projet de réforme du divorce par consentement mutuel. Ce texte présenté par Michèle Alliot-Marie le 3 mars en Conseil des Ministres se veut une solution à l’engorgement des tribunaux.

Une remise en cause du « caractère symbolique du mariage »

Il prévoit de permettre aux couples sans enfants mineurs à charge de ne plus avoir à passer devant le juge pour divorcer par consentement mutuel sauf demande du juge ou de l’un des époux. Cela « remet en cause le caractère symbolique du mariage en assimilant la convention de divorce à un simple contrat, et ne permet pas au juge de s’assurer du caractère parfaitement éclairé du consentement des époux, de vérifier que le divorce n’est pas imposé par l’un d’entre eux et que les termes de l’accord ont été clairement discutés et compris » estiment les deux barreaux dans cette motion commune.


De même pour l’établissement de barèmes de pensions alimentaires. « Il aura pour conséquence d’entrainer une déjudiciarisation par une application parfois systématique et inadaptée des tarifs proposés, préjudiciable au justiciable » rappellent les avocats. Ils considèrent aussi
« qu’une telle application systématique de ce barème reviendrait à nier la singularité de chaque situation. »


Les robes noires s’attaquent également à l’expérimentation jusqu’en 2012 du recours obligatoire à la médiation familiale concernant les désaccords entre conjoints en matière d’exercice de l’autorité parentale. « Le caractère obligatoire de la médiation pour accéder au juge procède d’une atteinte au libre accès à la justice » commentent les avocats.
Dernier grief fait à ce projet de loi : l’encadrement via un montant maximal des honoraires versés par chacune des parties à leur avocat respectif. Une telle tarification des honoraires de l’avocat est « contraire au principe de la liberté de l’honoraire et conduit  à instaurer une rupture d’égalité entre les avocats en fonction de leur domaine d’activité » conclut la motion.