Le prochain conseil communautaire de la communauté d’agglomération d’Argenteuil-Bezons (CAAB) aura lieu vendredi soir… sur le parvis de la sous-préfecture d’Argenteuil. Un endroit insolite pour tenir une séance du conseil de la CAAB. Et pour cause, son président, Philippe Doucet (PS) et son premier vice-président, Dominique Lesparre (PCF), veulent ainsi protester « contre la désorganisation des services publics » sur leur territoire. Les élus de l’opposition font déjà savoir qu’ils n’assisteront pas à « cette mascarade. »  « Ce type d’action, qui ne constitue qu’un relais des campagnes de communication du parti socialiste, risque de discréditer une Agglomération voulue depuis sa création apolitique » estime l’élu UMP, Xavier Péricat.

 Coup de gueule ou coup de com’ des élus d’Argenteuil-Bezons ? En tout cas, délocaliser un conseil communautaire pour une séance extraordinaire sous les fenêtres de la sous-préfecture est une première. En convoquant ainsi les conseillers de la CAAB, les maires d’Argenteuil et Bezons veulent attirer l’attention sur « la désorganisation des services publics » sur leur territoire. Il s’agit aussi pour eux de « dénoncer des décisions gouvernementales qui nuisent aux collectivités locales », d’ « exiger des politiques à la hauteur des besoins des habitants » et « pour préserver et moderniser les services publics. »

« Un simulacre de convocation et un ordre du jour factice »
 
Mais ce coup d’éclat ne fait pas l’unanimité. L’opposition refuse d’y prendre part. Xavier Péricat, conseiller municipal d’Argenteuil et président d’« Union pour l’Agglomération d’Argenteuil-Bezons » dénonce au nom de son groupe « une opération de communication à des fins politiciennes pour la première fois orchestrée par le biais de l’agglomération. » L’élu fustige « un simulacre de convocation et un ordre du jour factice ». La convocation à cette séance n’a en effet comme seul objet « la défense des services publics et des collectivités territoriales », « sans commission préparatoire préalable et sans aucun document de travail » précise Xavier Péricat.

Pour lui, convoquer les conseillers communautaires de l’agglomération sur le parvis de la sous-préfecture n’est rien d’autre qu’ « une opération de communication pour tenter de recoudre sa majorité après un vote du budget calamiteux, une augmentation des impôts largement contestée au sein de l‘équipe municipale » insiste-t-il. Il revendique d’ailleurs une création « apolitique » de la CAAB à l’époque de Georges Mothron (UMP). « Jusqu’à l’arrivée de Philippe Doucet, il n’existait d’ailleurs ni groupe politique, ni revendication partisane au sein de la jeune Agglomération » regrette-t-il.