Le Conseil d’État a rejeté la demande d’associations écologistes qui critiquent ce chantier porté par la société du Grand Paris. Pour autant, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise doit encore statuer sur le maintien de sa seule gare val-d’oisienne vers le Triangle de Gonesse dont l’urbanisation est très attendue par les élus locaux.

C’est la fin d’une bataille juridique. En rejetant le recours déposé par des écologistes, la décision du Conseil d’État scelle la construction de la ligne 17 nord, un métro du Grand Paris Express qui s’étend sur trois départements et relie neuf gares entre Le Bourget (Seine-Saint-Denis) et le Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), en passant par le Triangle de Gonesse, la seule gare val-d’oisienne.
 
La plus haute juridiction administrative avait été saisie par une dizaine d’associations, dont le collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), en novembre dernier. Comparant ce chantier à « un massacre pour l’environnement des Franciliens », celles-ci s’étaient opposées à l’autorisation environnementale accordée par les préfets de la Seine-Saint-Denis, du Val-d’Oise et de la Seine-et-Marne.
 

Un projet qualifié d’intérêt public majeur

Mais le Conseil d’État s’est rangé derrière l’avis de la cour administrative d’appel de Paris qui avait déjà rejeté la demande des associations requérantes en octobre 2021. Cette dernière considère comme suffisantes les mesures de compensation proposées dans le cadre de ce chantier. En outre, l’instance a reconnu ce projet comme étant « d’intérêt public majeur ».
 
« La ligne 17 a vocation à améliorer l’attractivité de territoires défavorisés et faciliter l’accès à l’emploi de la population de territoires dans lesquels le taux de chômage est supérieur à la moyenne nationale », estime la cour d’appel. De manière plus générale, ce projet répondrait au besoin de décongestionnement des transports, favoriserait l’égalité des territoires et serait une alternative à la voiture pour les trajets de banlieue à banlieue.
 

« Cela relève plus d’une décision politique que juridique »

« Il faut arrêter les projets inutiles. C’est une ligne qui se juxtapose presque au RER B et au futur projet de liaison ferroviaire CDG Express », réagit de son côté Maître Étienne Ambroselli, avocat du collectif pour le Triangle de Gonesse. Pour autant, il ne désespère pas puisque l’avenir de la gare val-d’oisienne de la ZAC de Gonesse n’est pas encore joué. D’une procédure différente, son cas a fait l’objet d’un renvoi de compétence vers le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, ce lundi 17 octobre, pour statuer sur sa construction.
 
« Cela fait des années que ce dossier traîne », regrette Étienne Ambroselli qui affirme que le maintien de cette gare n’a plus de sens depuis l’abandon en 2019 du projet d’EuropaCity, un méga complexe de commerces et de loisirs. Pour lui, sa réalisation répond à « une urbanisation à tout prix » du Triangle de Gonesse longtemps espérée par la majorité des élus locaux qui y voient un moyen de dynamiser le territoire et de créer de l’emploi. Une attente à laquelle a répondu l’ancien premier ministre en mai 2021 puisqu’il a confirmé l’implantation d’une zone d’activité de 110 ha sur ces terres. Une administration de l’État, une cité scolaire ainsi qu’une extension du marché de Rungis doivent s’y implanter. « Cela relève plus d’une décision politique que juridique », souffle l’avocat.
 
En attendant, le chantier de la ligne 17 nord va bon train. La société du Grand Paris prévoit sa mise en service entre les arrêts Saint-Denis Pleyel et Le Bourget aéroport à partir de 2026. Deux ans plus tard, c’est la partie entre cet aéroport et le parc des expositions, dont fait partie la gare du Triangle de Gonesse, qui devrait voir le jour, pour un fonctionnement complet de la ligne à horizon 2030.