Voté par le département, le lancement de l’enquête publique marque les débuts du réaménagement de ce carrefour victime d’embouteillages. La construction de deux giratoires est prévue pour dévier la circulation en provenance de l’A15 ainsi que l’aménagement de voies dédiées à la mobilité douce aux abords de la Patte d’Oie.

Des voitures à perte de vue. Tous les week-ends, ce sont environ 29 000 véhicules qui traversent la Patte d’Oie d’Herblay, ce carrefour où se croisent trois routes départementales ainsi que la rue de la Marne. Deuxième axe commercial de France, ses nombreux bouchons font de lui un véritable point noir de la circulation dans le Val-d’Oise. Son réaménagement est donc « nécessaire », juge le département qui vient de voter le lancement de l’enquête publique.
 
Celle-ci doit démarrer à la fin de cette année pour recueillir l’avis des habitants et les informer de la teneur du chantier. Cette étape suit une concertation publique menée au printemps 2018, qui avait alors permis de ficeler la métamorphose tant attendue de la Patte d’Oie en prenant compte des inquiétudes formulées par les 130 personnes présentes à la réunion publique.
 

Un chantier plus cher que prévu

Pour désengorger la Patte d’Oie, deux chantiers sont prévus. Au niveau du carrefour, l’objectif est de favoriser les mobilités douces et les transports en commun en créant des couloirs latéraux pour les bus et en construisant de nouveaux passages piétons ainsi que des trottoirs pour se rendre dans les quelque 1000 commerces du secteur. Des pistes cyclables le long de la RD 14 sont aussi prévues. L’autre volet se situe 500 m plus loin, vers l’A15. Deux giratoires vont être créés pour dévier une partie de la circulation en amont de la Patte d’Oie avec un nouvel accès en direction de Montigny-lès-Cormeilles.
 
« Une attention particulière est portée à l’aménagement de la rue Marceau Colin, qui va devenir une voie permettant de relier la RD14 au futur giratoire et ainsi à l’A15 sans passer par le carrefour », prévient le conseil départemental. Ce point avait déjà causé des inquiétudes lors de la concertation publique pour les nuisances sonores et le nouveau trafic qu’il va engendrer sur cette rue bordée par des habitations et des enseignes commerciales.
 
De nouvelles voies de desserte doivent ainsi être créées dans ce secteur, portant le coût du chantier global à 17,5 M€, soit 3,3 M€ de plus qu’initialement prévu. Une augmentation aussi liée au « contexte économique », révèle la collectivité locale. Pour pallier cette hausse, le département a demandé l’aide de la région Île-de-France, déjà financeur en partie de ce projet.
 

« La qualité de vie des Ignymontains va être largement améliorée »

« Cela va désengorger aussi le boulevard Bordier à Montigny-lès-Cormeilles », se ravit le maire (MDP) de la ville, Jean-Noël Carpentier. Cela fait plusieurs années que l’élu attend que chantier se fasse, notamment au regard du tout nouveau centre-ville qu’il compte édifier à horizon 2030. Et de surenchérir : « la qualité de vie des Ignymontains va être largement améliorée ». D’autant que de nouveaux commerces, « des grandes enseignes mais pas des grandes surfaces », précise le maire (LR) d’Herblay-sur-Seine, Philippe Rouleau, devraient fleurir en amont avec des points de restauration. « Nous sommes en discussion avec des promoteurs », indique-t-il.
 
Selon le calendrier établi par le département du Val-d’Oise, la déclaration d’utilité publique de ce chantier devrait être établie au printemps prochain. Les travaux, quant à eux, devraient commencer à la fin de l’année 2023 et s’achever en 2025.