Malgré l’explosion des factures énergétiques qui fragilisent les budgets des communes, ces dernières ne comptent pas faire une croix sur les illuminations de Noël, souvent tant attendues par les habitants. Leur nombre et amplitude horaire seront cependant revus à la baisse.

Noël sera-t-il au rabais cette année ? Alors que cette fête rime avec guirlandes illuminées et autres ornements féeriques, autrement dit des décorations qui consomment, la question trotte dans la tête des communes qui subissent de plein fouet la crise énergétique. Elles qui, d’habitude, parent les rues de ces multiples illuminations tous le mois de décembre, se demandent aujourd’hui comment elles vont boucler leur budget face au coût d’électricité doublé ou au prix du gaz multiplié par cinq ou sept.
 
« L’avenir se révèle un peu catastrophique. Or, nous ne sommes pas aidés par l’Etat », partage la maire socialiste d’Ecouen, Catherine Delprat, qui a interpellé mi-octobre l’Assemblée nationale avec d’autres édiles du Val-d’Oise. Pour autant, pas question d’imposer aux habitants le choix de la sobriété durant la période des fêtes. « On a quand même vécu deux, trois années compliquées avec la crise sanitaire. Les gens veulent fêter Noël », soutient l’élue de gauche.
 

Préserver la magie de noël

La mairie a donc consulté les Ecouennais pour leur proposer soit de maintenir les illuminations, soit d’opter pour des décorations non consommatrices d’énergies. Malgré un résultat serré (52%), la population a voté pour le choix numéro un, pas prête à abandonner cet aspect des fêtes. « Au moins, avec cette consultation, les habitants ont pris conscience de nos difficultés », souligne Catherine Delprat. Les guirlandes seront néanmoins allumées deux heures de moins que les années précédentes et n’orneront qu’un arbre sur deux dans certaines rues.
 
Les sites où sont installés les motifs d’illuminations sont également revus à la baisse dans la commune d’Osny et seront allumés seulement dans la rue principale du centre-ville, là où se trouvent la majorité des petits commerces. Des mesures qui permettent de réduire de 70 % la consommation d’énergie par rapport à l’année dernière, « tout en préservant la magie de noël », se félicite l’adjoint au maire, Michel Picard.
 

Les projections monumentales d’Enghien maintenues

Projections monumentales Enghien-les-Bains

Malgré la crise énergétique, les projections monumentales sont maintenues du 2 décembre jusqu’au 1er janvier.

Du côté de Cergy, si la ville annule le concours « Décorez vos balcons, fenêtres et jardins pour Noël » afin de ne pas inciter les gens à surconsommer, elle fait le choix malgré tout de conserver les illuminations telles quel. « On va seulement les éteindre entre 1h30 et 4h30, hors centralités », précise l’édile (PS) Jean-Paul Jeandon. Et pour cause, depuis plusieurs années, la municipalité loue ces lumières en 100 % LED. Une stratégie qui coûte peu puisque cela équivaut à « 0,1 % de la consommation annuelle de l’agglomération en éclairage ».
 
« Le patrimoine à LED a fait réduire la consommation par huit », détaille la municipalité d’Enghien-les-Bains, qui a pris ce virage il y a plus de quinze ans, aussi bien pour les illuminations de noël que pour l’ensemble de son éclairage public. La ville ne compte pas faire l’impasse sur les projections monumentales, un spectacle gratuit et annuel où des scénographies en vidéo-mapping sont projetées sur les façades de certains bâtiments. Elles n’habilleront cependant plus que les murs de l’hôtel-de-ville. « Nous nous adaptons à la crise énergétique. Mais, on ne veut pas plonger la ville dans le noir car Enghien est une ville attractive avec beaucoup de visiteurs et de touristes », conclut la mairie.