Malgré un second rejet de la cour administrative d’appel prononcé en juillet dernier, le département a décidé à nouveau de se pourvoir en cassation pour défendre le projet de construction d’une voie express entre Bonneuil-en-France et Groslay. Des associations écologistes déplorent cet « acharnement judiciaire ».

Le département ne lâche pas les armes pour le tronçon est de l’avenue du Parisis. Deux mois après le rejet de sa déclaration d’utilité publique par la Cour administrative d’appel, le Val-d’Oise se pourvoit de nouveau en cassation. Un recours qui suit une longue bataille juridique de près de quatre ans. En 2018, cette déclaration était rejetée une première fois par le tribunal administratif, un jugement confirmé un an plus tard en appel. Le département n’abandonne pour autant et saisit le Conseil d’État en octobre 2021. La plus haute juridiction administrative demande alors à la cour d’appel de réexaminer le dossier. Une lueur d’espoir de courte durée puisque la cour d’appel ne change pas d’avis.
 

Longue de 5,5 km, ce tronçon doit permettre de relier les autoroutes A15 et A1

Maintenant sa position, le département a décidé de facto d’utiliser son ultime recours auprès du Conseil d’État. Maître d’ouvrage du projet, la collectivité entend « régler les problèmes de circulation de cette zone urbaine dense » grâce à la construction d’une route 2×2 voies express entre Groslay et Bonneuil-en-France. Longue de 5,5 km, elle doit permettre de relier les autoroutes A15 et A1 pour un coût estimé à 146 M€.
 

Des maires opposés à cette route

« C’est de l’acharnement judiciaire », juge le collectif « Vivre sans BIP », farouchement opposé au projet depuis des années. Accompagné d’autres associations écologistes, ce dernier dénonce les « multiples atteintes à l’environnement et au cadre de vie que provoquerait ce projet routier ». Et de citer notamment la destruction d’espaces naturels et de terres agricoles ou encore l’accroissement des nuisances sonores et des émissions de gaz à effet de serre. « Nous appelons le conseil départemental à abandonner définitivement », exhorte le collectif.
 
Si les maires de Groslay, Montmorency et Deuil-la-Barre se sont rangés derrière cet avis en votant une motion d’opposition en 2021, le Val-d’Oise persiste. « Nous entendons les critiques mais en matière d’environnement nous construisons aussi des routes dédiées aux mobilités douces et nous avons un grand programme de verdissement des voies. Ce ne sont plus les mêmes routes qu’il y a vingt ans », répond le conseiller départemental délégué aux routes, Anthony Arciero, qui attend impatiemment l’arrêt du Conseil d’État. Pour l’instant, la date à laquelle l’instance doit se prononcer n’est pas définie.