Le Tribunal administratif de Cergy a annulé, mardi 13 mars, la déclaration d’utilité publique (DUP) du projet routier de l’avenue du Parisis Est. Une décision qui fait suite à un recours déposé par trois associations opposées à ce projet de 2×2 voies entre Bonneuil-en-France et Groslay.

« Il ressort des pièces du dossier que l’évaluation économique et sociale du projet litigieux ne comporte aucune analyse de ses conditions de financement, sauf à indiquer que celui-ci interviendra sur fonds publics, sans préciser ni l’identité des personnes publiques contributrices, ni les modalités particulières du financement« . C’est ainsi que le Tribunal administratif de Cergy a motivé, mardi 13 mars, son annulation de la déclaration d’utilité publique de la section Est de l’avenue du Parisis.

Aux yeux de la justice, le financement de ce projet demeure flou. D’un coût de 146 millions d’euros hors taxes (valeur de 2014), le département avance un financement exclusivement sur fonds publics de cette section routière. Seul soutien financier obtenu :  celui de la région Île-de-France. Celle-ci s’est engagée via son plan anti-bouchons à prendre à sa charge 39,9 millions d’euros du coût de réalisation de ce tronçon.

 

Un projet « complètement inutile » pour ses opposants

Pour rappel, la construction de ce tronçon routier 2×2 voies d’une longueur de 5,5 km entre Bonneuil-en-France et Groslay, s’inscrit dans un projet destiné à relier les autoroutes A15 et A1. Si une partie du tracé a déjà été réalisée (RD109 jusqu’à Soisy-sous-Montmorency et RD370 jusqu’à Gonesse), le tronçon Est, entre Bonneuil-en-France et Groslay faisait l’objet d’un recours juridique. En cause : le collectif d’associations Vivre sans BIP, opposé à cette 2×2 voies qu’il juge « complètement inutile » . Les associations dénoncent une étude d’impact « insuffisante » et un manque d’informations sur le financement de cette section routière.

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Le tracé de la section Est de l’avenue du Parisis. Crédits : Conseil départemental du Val d’Oise

« C’est une très grande satisfaction que de constater que le Tribunal administratif a retenu nos arguments » se réjouit Vincent Gayrard, membre du collectif Vivre sans BIP. Conforté par cette décision de justice, le collectif d’associations souhaite poursuivre son combat afin de « faire échouer ce projet insensé » .

 

Un « contretemps » pour le département du Val d’Oise

Par voie de communiqué de presse, le département, maître d’œuvre du projet a réagit à cette annulation qu’il qualifie de « contretemps de procédure inhérent à ce type de projet« . Sa présidente, Marie-Christine Cavecchi, rappelle la détermination du Conseil départemental à porter cette réalisation qualifiée de « prioritaire » et destinée à « améliorer le cadre de vie des Valdoisiens et la mobilité des usagers » . Le Conseil départemental annonce par ailleurs qu’il « étudie les options les plus pertinentes pour poursuivre l’opération dans l’intérêt des Valdoisiens« .

Cette annulation a également fait réagir la communauté d’agglomération Roissy-Pays de France, concernée par le tracé de cette voirie. Son Président, Patrick Renaud déplore « ce nouveau coup dur pour le territoire qui vient tout juste de subir l’annulation de l’arrêté de création de la ZAC du triangle de Gonesse » .

L’État peut quant à lui faire appel de cette décision sous deux mois.