Au ralenti depuis la mi-décembre, la production a repris normalement au sein de l’usine Dassault, à Argenteuil. Les salariés ont obtenu une revalorisation salariale de 140 € brut par mois.

« On espère que ça va encourager les salariés d’autres entreprises à lutter pour leur droit », se confie Emmanuel Dumoulin, secrétaire CGT de l’entreprise Dassault, à Argenteuil. Après 17 semaines de débrayage, soit le plus important mouvement de grève que le groupe ait connu depuis vingt ans, les employés ont levé le piquet, ce vendredi 8 avril. Plus de la moitié des grévistes se sont prononcés en faveur du dernier accord négocié avec la direction.
 
Le salaire de base des salariés non-cadres est ainsi revu à la hausse grâce à une augmentation de 140 € brut par mois sur treize mois, ce qui correspond à 107 € net mensuel. Une majoration qui concerne aussi les cadres de l’entreprise. De plus, 80 % des heures de grève ont été remboursées. Une « augmentation salariale historique », juge Emmanuel Dumoulin qui affirme que c’est « du jamais vu à Dassault ».
 

« C’est dommage d’en être réduit à faire autant grève »

Si les syndicats minoritaires FO, CGT et CFDT demandaient à l’origine une augmentation de 200 € mensuel, cette augmentation obtenue reste une « victoire sociale » par rapport à la maigre revalorisation de 32 € brut prévue à l’origine, lors des NAO (Négociations annuelles obligatoires de l’entreprise) de décembre dernier. « Pourtant le carnet de commandes n’a jamais été aussi gros, nécessitant un effort de productivité », explique le cégétiste. Cela avait alors été le point de départ du mouvement de grève qui a touché les neuf sites de production, dont celui d’Argenteuil, spécialisé dans l’assemblage des fuselages.
 
« C’est dommage d’en être réduit à faire autant grève pour avoir une augmentation car nous ne sommes jamais satisfaits de ne pas travailler », se désole Emmanuel Moulin. Et pour cause, en débrayant une après-midi par semaine et environ une vingtaine de minutes par jour, seulement deux fuselages d’avion ont été produits en quatre mois, « au lieu du triple habituellement », explique-t-il. Contactée, la direction du groupe Dassault n’a pas souhaité commenter.