Les associations Val-d’Oise et Cergy-Pontoise Environnement annulent finalement toute procédure judiciaire à l’encontre de la ville de Cergy, au sujet de la construction de l’usine Dassault sur la plaine des Linandes. Elles sont parvenues à négocier plus d’hectares de compensation environnementale.

Elles se disaient prêtes à saisir la justice, mais les deux associations opposées à l’implantation de l’usine Dassault Aviation sur la plaine des Linandes, à Cergy, ont tout compte fait décidé de ne pas aller jusque-là. Val-d’Oise et Cergy-Pontoise ont changé d’avis, suite à leur rencontre avec les syndicats CGT et CFDT des salariés de l’usine Dassault. « Les employés et leurs familles souhaitent rester dans le Val-d’Oise », révèlent-elles. Or, les collectifs ne veulent pas que leur combat « serve de prétexte à la direction de Dassault qui pourrait l’utiliser comme argument pour délocaliser les emplois ».
 
C’était donc ouverts à la négociation qu’ils se sont présentés devant l’édile (PS) de Cergy, Jean-Paul Jeandon. Ayant engagé un recours gracieux au mois de juin dernier contre la municipalité, ils ont été reçus « à deux reprises » afin d’exposer « leurs arguments ». Le dialogue s’est fait « en bonne intelligence et dans un esprit de concertation », considère celui qui est aussi président de l’agglomération de Cergy-Pontoise (CACP) et a été « constructif », d’après les écologistes.
 

12 hectares de compensation négociée

 
Ces derniers ont pu obtenir de la ville près de quatre hectares en plus de zones naturelles sur le site de construction. Une moitié sera réservée à la biodiversité, l’autre à « un projet de construction urbaine ou des jardins à partager ». Ce surplus porte à douze le nombre total d’hectares de compensation, alors que le groupe Dassault n’en avait initialement prévu que huit.
 


 
Autorisée ce printemps par la municipalité de Cergy, la réalisation de la future usine Dassault, aux abords de l’A15, doit remplacer le site actuel d’Argenteuil. « Le département reste ainsi pourvoyeur d’emplois pour de nombreux habitants », se félicite le président de la CACP. Fleuron de l’aviation française et spécialisée dans l’assemblage de fuselages pour les programmes civils et militaires, la manufacture aura une emprise au sol d’environ cinq hectares.
 
Choisissant la voie du compromis, les deux associations restent néanmoins « très attentives au suivi du dossier ». Ayant aussi obtenu un droit de regard sur le Plan Local d’Urbanisme (PLU) en tant que personnes publiques associées, elles n’hésiteront pas à « interpeller » la mairie « en cas de désaccord sur les enjeux environnementaux de cet aménagement ». D’après l’agglomération, le projet devrait voir le jour en novembre 2023.