L’opposition de gauche de la ville de Taverny a manqué à l’appel du conseil municipal du 14 septembre en réaction à des propos tenus par une adjointe au maire. Une initiative qui illustre une atmosphère houleuse entre la gauche et la droite depuis les débuts de ce mandat.

C’est la politique de la chaise vide. La liste de gauche et d’opposition « Changeons d’ère à Taverny » a décidé de « boycotter le dernier conseil municipal [celui du 14 septembre, ndlr] », assume Thomas Cottinet, le chef de file écologiste. D’après lui, l’offensive est une réponse à l’injure lancée à leur encontre par une adjointe au maire en juin dernier : « Vous êtes la honte du genre humain », a-t-elle fulminé. Elle critiquait la manifestation du collectif contre la construction du nouveau pôle médical tabernacien en 2019.
 
Pour la maire (ex-LR) Florence Portelli, cet épisode est un « prétexte » utilisé par la minorité pour justifier son absentéisme. Qualifiant cette initiative d’ « irrespectueuse », elle regrette « de ne pas avoir été tenue au courant au préalable ». Malgré tout, le conseil municipal a bien eu lieu. « Cela fait longtemps qu’ils ne participent plus beaucoup aux instances de la ville, surenchérit-elle. Il n’y a plus de dialogue ». Un dernier point sur lequel s’accorde le collectif de gauche puisqu’il se dit constamment victime de « dénigrements gratuits. »
 

« Le conseil est devenu une arène »

 
Dans cette commune de 26 000 âmes, le climat entre la gauche et la droite est houleux depuis les débuts du mandat, selon Thomas Cottinet, dont la liste a obtenu un peu plus d’un tiers des voix en 2020. Soulignant un manque de « débats d’idée », il juge « effroyable » le niveau de la démocratie à Taverny, tant « le conseil est devenu une arène ». En face, la maire, élue pour la deuxième fois, rebondit en affirmant que l’opposition est « en train de quitter le champ républicain à grands pas » puisqu’elle n’aurait « aucune proposition de projet ».
 
Afin de retrouver un « contexte apaisé », le collectif « Changeons d’ère » souhaite interpeller le préfet du Val-d’Oise pour une demande de médiation. Les élus espèrent une intervention pour instaurer « un rapport de force différent » et « avoir un fonctionnement du conseil municipal plus digne ». Une démarche décrite comme ridicule par Florence Portelli qui ne veut pas s’aventurer dans les « élucubrations de l’opposition ». « Je préfère qu’on s’intéresse aux habitants de Taverny », conclue-t-elle.