Un collectif d’habitants qui luttent contre l’urbanisation des terres agricoles de Taverny s’est réuni ce dimanche afin de reboiser la plaine des Ecouardes, destinée à devenir un écoquartier.

« Ce projet n’a d’écologique que le nom. Il ne répond ni à l’urgence climatique, ni à la sécurité alimentaire »

Ce sont des noisetiers, des prunelliers, des merisiers ou encore des noyers qui ont été plantés, ce dimanche 11 décembre. « Seulement des arbres fruitiers locaux ! », le collectif « Taverny sur Terre ». L’association tabernacienne de défense des terres agricoles a mené une action de reboisement sur la plaine des Ecouardes, un secteur situé aux abords de l’autoroute 115, à l’ouest de la commune. Cette zone, pour l’heure agricole, est en passe de devenir un écoquartier.
 
L’objectif du collectif est clair : lutter contre ce projet immobilier porté par la mairie de Taverny et le promoteur Grand Paris Aménagement. Dans les tuyaux depuis une dizaine d’années, celui-ci prévoit la construction de logements « moins énergivores » sur 14 hectares, ainsi que des commerces et des équipements pour le service public. D’après le compte-rendu d’une réunion publique, la municipalité souhaite créer « une nouvelle centralité de vie », tout en suivant une démarche écologique grâce à la création de zones maraîchères ou à l’aménagement de voies pour les mobilités douces.
 

« L’État nous oblige à construire, ce que nous faisons »

« Ce projet n’a d’écologique que le nom. Il ne répond ni à l’urgence climatique, ni à la sécurité alimentaire », invectivent les militants. Ils rappellent que l’artificialisation des sols a des conséquences néfastes sur les ressources agricoles et alimentaires, la biodiversité, le climat et la santé. Et, preuve à l’appui, elle cite ce rapport de la Mission régionale d’autorité environnementale d’Île-de-France (MRAe) publié en septembre, qui pointe le manque d’étude « sur la circulation, sur les pollutions sonores et atmosphériques » du dit écoquartier et de la construction de la ZAC à côté.
 
« C’est un compte-rendu à charge. L’État nous oblige à construire, ce que nous faisons, et là on nous le reproche », lance-t-on au cabinet de Florence Portelli. Et d’ajouter que l’action menée par les militants ce dimanche est « déplacée », tant la municipalité prévoit de nombreux jardins partagés dans ce futur écoquartier, ainsi qu’une zone maraîchère biologique de 16 ha, des toits végétalisés, une coulée verte,…
 
Pas de quoi satisfaire le collectif « Taverny sur Terre » qui refuse toute forme de bétonisation. Pour lui, sa « riposte fertile » de reboisement de la plaine prouve qu’une autre option écologique est facilement réalisable ; une voie permettant de conserver « les champs restants », affirme l’association. « Il n’y a rien de fondé. On espère que leurs petits plants vont partir. Sinon, nous pourrons toujours les récupérer pour les mettre au bon endroit », répond Carole Faidherbe, adjointe au maire déléguée à la transition écologique.