Le maire divers gauche de Saint-Martin-du-Tertre, première commune à avoir vu ses élections municipales annulées cette année dans le Val-d’Oise, a finalement décidé de faire appel. En cas de confirmation par le Conseil d’État, Thierry Pichery devra se confronter une nouvelle fois aux urnes. 

Après avoir dans un premier temps annoncé ne pas vouloir faire appel, le maire de Saint-Martin-du-Tertre a finalement changé d’avis. « Nous avons bien relu l’argumentaire du tribunal et nous estimons que nous sommes en capacité d’y répondre point par point », défend Thierry Pichery, beaucoup plus optimiste qu’il y a un peu plus d’un mois. 

 

Quelques jours après la parution de l’arrêté prononçant l’annulation des élections fin octobre, le maire Thierry Pichery était persuadé  « de se faire rejeter » par le Conseil d’État. Dorénavant, il dit vouloir protéger ses électeurs. « Si je n’avais pas fait appel, les élections auraient pu se dérouler entre décembre et février en pleine crise sanitaire », argumente-t-il. « Je ne vois pas l’intérêt de refaire des élections si c’est pour avoir le même taux d’abstention [qui s’élevait alors à 56%, ndlr]», poursuit l’élu de gauche, dont la victoire s’était jouée à seulement quatre voix d’écart le 28 juin dernier. 

 

Un revirement « plus qu’étonnant »

 

Dans sa décision, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise met notamment en cause la diffusion de tracts polémiques à l’égard de l’ancien maire, Jacques Féron, trois jours seulement avant le début du scrutin. Un laps de temps trop court qui ne lui aurait pas permis d’y « répliquer utilement », d’après la justice. 

 

Thierry Pichery estime être « en capacité de prouver que ce que [son équipe, ndlr] a écrit était déjà sorti sur les réseaux sociaux, dans certains tracts associatifs et dans des extraits de conseils municipaux ». 

 

Pour son opposant à la tête de la commune lors du précédent mandat, ce revirement est « plus qu’étonnant ». Peu convaincu par ses arguments, Jacques Féron considère que son adversaire ne fait que « gagner du temps ». « C’est son droit, mais avec trois chefs d’accusation sur le dos… Personnellement je ne l’aurais pas fait », conclut-il

 

L’issue de l’instruction dépend désormais du Conseil d’État. En cas de confirmation, la commune sera alors mise sous tutelle jusqu’à l’organisation de nouvelles élections dans les trois mois qui suivent.