Le principal opposant de la majorité, Rida Boultame, s’était plaint de la diffusion tardive d’un communiqué de presse l’accusant d’avoir foncé en voiture sur l’équipe de sa rivale. Vauréal devient la deuxième commune du Val-d’Oise à voir un recours aboutir cette année, après l’annulation du scrutin à Saint-Martin-du-Tertre

Sylvie Couchot, élue pour la deuxième fois consécutive à la tête de Vauréal, coompte faire appel de cette décision.

Un communiqué de presse publié deux jours avant le premier tour des élections municipales a convaincu la justice. Tard dans la nuit du 6 mars, une altercation oppose l’équipe de la maire actuelle, Sylvie Couchot, à son opposant centriste, Rida Beltame. Ce dernier est alors en voiture côté passager, lorsque sa soeur au volant perd le contrôle du véhicule, manquant de percuter les colleurs d’affiches de la majorité. 

 

« Ce n’était pas grand chose », se rappelle le natif de Vauréal qui, à sa grande surprise, fait l’objet d’une plainte pour homicide involontaire avec une arme par destination le lendemain. « J’étais choqué, je ne pensais pas que ça irait aussi loin », déplore-t-il. 

 

Un communiqué trop tardif

 

Six jours après les faits, soit le 13 mars, Sylvie Couchot relaie ces événements dans un communiqué de presse assassin. L’édile divers gauche accuse alors son opposant d’avoir « foncé délibérément » sur les colleurs d’affiche de sa liste, tout en lui reprochant de s’en être pris physiquement aux personnes présentes dans un « déchaînement de violence ».

 

Des accusations « d’une extrême gravité » qui « excèdent les limites admissibles de la polémique électorale », d’après le jugement du tribunal administratif. Estimant que Rida Boultame n’a pas été en capacité de répondre à cette polémique, publiée la veille de la fin de la campagne électorale, l’instance judiciaire prononce l’annulation des opérations électorales. 

 

La maire, élue pour un second mandat dès le premier tour avec 51,76% des voix, a d’ores et déjà annoncé qu’elle ferait appel. « On espère pouvoir convaincre le Conseil d’État que le candidat a eu le temps de répondre », précise Sylvie Couchot. 

 

« Je suis prête à retourner au combat »

 

En cas de confirmation de la décision du tribunal ( pas le bon mot), de nouvelles élections pourraient donc avoir lieu l’année prochaine. L’édile vauréalienne se dit prête à « retourner au combat avec la même liste et le même projet », s’estimant capable de gagner une seconde fois « avec encore plus de voix »

 

Du haut de ses 29 ans, Rida Boultame, arrivé deuxième avec 39,62% des votes le 15 mars dernier, regrette « les pratiques malsaines » de Sylvie Couchot. Visiblement désabusé, celui qui a vécu sa première campagne en tant que tête de liste hésite à revivre une telle expérience. « Je ne pensais pas que ça irait aussi loin, mais c’est sûrement la politique qui veut ça », soupire-t-il. 

 

Quant au troisième et dernier candidat en course au premier tour, Dominique Flottes, il ne sera pas de la partie. Celui qui avait récolté 8,61% des suffrages exprimés, a été épinglé par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques pour avoir payé de sa poche 533 € de dépenses sans être passé par un mandataire financier, comme la loi le prévoit. L’actuel conseiller municipal est donc inéligible pendant un an.