En auscultant des patients envoyés par le SAMU et les médecins généralistes de toute la région, le centre ouvert ce lundi doit permettre d’éviter l’engorgement des hôpitaux.

« On s’est dit que ce n’était pas possible d’attendre sans rien faire ». Réélue dimanche 15 mars au premier tour avec 58% des suffrages, Florence Portelli (Libres!) affirme avoir, dès le lendemain, « mobiliser des moyens matériels énormes pour que cette infrastructure voit le jour ». Pour ouvrir ce lundi, le centre a notamment dû attendre l’aval de l’Agence régionale de santé et l’Union régionale des professionnels de santé. Voilà chose faite. 

 

Le gymnase est composé de quatre boxes de consultation pour les patients symptomatiques et deux boxes d’isolement pour ceux nécessitant une hospitalisation. DR

 

Située dans un gymnase municipal, à l’adresse confidentielle pour éviter la saturation, la structure mobilise une quarantaine de médecins et plusieurs infirmières, tous bénévoles. Ce centre ne prend en charge que les patients envoyés par le 15 ou les praticiens. « Un numéro leur est spécialement dédié, précise le médecin libéral à l’initiative du projet avec sa compagne, Jean-Yves Roussel. C’est un moyen de rationaliser les passages sinon ça risque d’être la folie ». En effet, seuls les professionnels de santé peuvent prendre rendez-vous pour les patients sur doctolib : « Nous n’avons pas encore assez de volontaires pour ouvrir une ligne à destination des particuliers ».

 

« On ausculte avec une tenue complète »

Les médecins et les personnels soignants sont tous munis d’une tenue complète pour se protéger alors que trois médecins sont décédés du Covid-19 à l’heure actuelle. DR.

Le corps médical procède aux consultations de personnes ayant de la toux et de la fièvre mais aussi de malades à risque, notamment les plus de 70 ans, ceux atteints de cancer ou encore des femmes enceintes : « On les interroge sur leurs symptômes et le cas échéant, ils seront invités à rester confinés chez eux pendant quatorze jours ». Ces derniers seront tous suivis à distance via l’application gouvernementale, Covidom. « Les cas les plus graves seront isolés dans deux boxes dédiés avant de rejoindre les hôpitaux d’Argenteuil, Pontoise et Eaubonne », ajoute-t-il. 

 

L’ouverture de cette structure intervient après le premier décès d’un médecin hospitalier de l’Oise, samedi, et ceux de deux autres praticiens dimanche dans la région Grand Est. Pas de quoi effrayer Jean-Yves Roussel qui, comme tous les personnels soignants sur place, « ausculte avec une tenue complète : casaque, fraises sur la tête, surchaussures et masques FFP2 ». « Cette protection, on la doit à la municipalité mais certainement pas à l’Agence régionale de santé qui ne nous a donné aucun moyen de se protéger », déplore-t-il. De son côté, la maire tabernacienne assume pleinement ne pas lésiner sur les dépenses : « Je n’ai même pas regardé combien ça coûte, ce qui compte aujourd’hui, c’est de sauver des vies ». 

 

Tous bénévoles, l’équipe médicale se relaie chaque jour sur trois tranches horaires de 8h à 20h. Un appel a donc été envoyé « à toutes celles et ceux qui pourraient apporter une contribution matérielle ou qui souhaiteraient rejoindre l’équipe médicale ». Pour cela, il leur suffit de prendre contact avec scabinet-maire@ville-taverny.fr. Florence Portelli se félicite d’avoir reçu « une cinquantaine de candidatures », rien que dans la journée de dimanche.