L’entreprise implantée à Taverny qui imprimait de nombreux magazines dont l’Obs a été placée, mercredi 21 mars en liquidation judiciaire par le Tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer. Depuis ses salariés occupent l’usine …

Un impayé d’un client, un problème bancaire, un incendie criminel, un problème d’assurance … Une suite d’événements malheureux qui a entrainé la mise en liquidation judiciaire de l’imprimeur SEGO-IDF, par le Tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer, ce mercredi 21 mars. L’usine située à Taverny, reprise par deux sociétés du nord de la France en 2015 employait 67 salariés.

 

Impayé d’un client

Septembre 2017, alors que l’activité de l’usine et sa situation financière s’amélioraient, deux années après sa reprise, le premier événement malheureux intervient. SEGO-IDF doit faire face à un impayé d’un de ses clients : Le Nouvel Observateur. Le groupe de presse lui doit la somme totale de 340.000 €. S’ensuit un litige avec le bailleur de l’usine qui fragilisera les comptes de la société tabernacienne, contrainte à une mise en redressement.

 

Incendie criminel

Matériel à l'intérieur de l'usine, suite à l'incendie. Crédits photo : Gilles Dumontier

Dégats à l’intérieur de l’usine, suite à l’incendie. Crédits photo : Gilles Dumontier

Quelques mois plus tard, nouveau coup du sort … « Décembre était le meilleur des 23 derniers mois […] jusqu’à l’incendie du 23 décembre » évoque Gilles Dumontier, délégué syndical FO au sein de l’usine. Deux rotatives sont détruites dans la catastrophe et les autres machines sont mises hors d’usages, contaminées par les émanations toxiques. L’incendie d’origine criminelle, plonge de nouveau l’usine dans l’incertitude et contraint les salariés au chômage technique.

 

Litige avec l’assurance

Un litige avec l’assureur de l’usine vient s’ajouter à la situation. Dans un premier temps l’assureur débute la décontamination de l’usine, mais décide de ne pas prendre en charge l’indemnisation suite à la perte d’activité en raison du placement en redressement judiciaire de SEGO-IDF. Des poursuites en justice contre l’assurance et le Nouvel Observateur s’ensuivent. Les deux seront condamnés, le premier à terminer la décontamination et couvrir la perte d’activité, le second à régler en 12 fois la facture d’impayé. Insuffisant pour couvrir les besoins financiers de l’entreprise … À cours de trésorerie, SEGO-IDF est mise en liquidation judiciaire mercredi 21 mars.

Depuis, les salariés de l’usine occupent les lieux dans le but d’empêcher que les machines et fournitures ne sortent de l’usine. Ils espèrent désormais une indemnisation et un contrat de sécurisation professionnel (CSP) « convenable » pour assurer la reconversion du personnel.