La mairie d’Herblay a décidé de prendre des mesures d’économies budgétaires qui toucheront à la rentrée le conservatoire de la commune. De quoi inquiéter l’association d’élèves et parents d’élèves de l’établissement qui redoute l’impact pour l’enseignement de la musique.

auditorium Satie« L’enseignement va devoir être revu à la baisse », se désole Pierre Castagnié. S’il avait été informé que la ville ferait des économies sur le fonctionnement conservatoire d’Herblay, le président de l’APEC, association des élèves et parents d’élèves de l’établissement, peine à digérer la mauvaise nouvelle.  La structure s’apprête en effet à se séparer de quatre de ses trente-deux professeurs à la rentrée prochaine, et s’est déjà séparé de la secrétaire. « Il n’y aura plus de cours d’accordéon ou de piano jazz et il y aura moins d’heures disponibles pour l’enseignement du piano » regrette-t-il.

 

Et le départ des cinq professeurs ne sera pas la seule mauvaise nouvelle pour les 600 usagers. Si aucune hausse des tarifs n’est prévue, certaines familles devraient malgré tout être amenées à payer plus cher. « Actuellement, une famille qui possède deux membres inscrits, bénéficie d’une baisse de 10% de sa cotisation et de 15% pour trois membres », précise Pierre Castagnié. Un tarif préférentiel qui doit disparaître à la prochaine rentrée, avec une impact certain selon le président de l’APEC : « Plus de 50% des adhérents sont concernés. »

 

Des efforts dans tous les services

 

De son côté, le maire LR d’Herblay, Philippe Rouleau, justifie sa décision par la situation financière de la commune, endettée et contrainte de composer avec la baisse des dotations de l’Etat. « Nous réorganisons le conservatoire », confirme l’édile, qui pointe un déficit annuel de 700 000 euros. Selon lui, les postes d’enseignants supprimés correspondent à « deux temps plein » et devraient permettre d’économiser « environ 80 000 euros par an ». Une économie parmi d’autres. « Nous faisons des efforts partout car nous n’avons pas le choix », assure Philippe Rouleau, évoquant d’autres réorganisations au sein des services de la mairie : « Par exemple, nous avons mutualisé nos services culture et jeunesse afin de faire des économies ».

 

Surtout, le maire d’Herblay s’appuie sur un audit de la Cour régionale des comptes qui pointait les dépenses de culture de la municipalité. « Nous avons beaucoup dépensé pour la culture », précise l’élu, qui a également été contraint de réduire les dépenses du théâtre communal. « Je ne fais que répondre à la cour des comptes », se défend-t-il.

 

Deux pétitions lancées

Des arguments sur la situation financière de la commune qu’entend Pierre Castagnié, même s’il n’approuve pas la méthode. « Il y a d’autres moyens que celui-ci », estime-t-il, avant d’ajouter : « Le budget de la culture a effectivement fortement augmenté ces dernières années à Herblay, mais ce n’est pas le conservatoire qui est mentionné comme étant à l’origine de cette augmentation ». Deux pétitions ont été lancées pour demander au maire de revenir sur sa décision. Des documents qui n’ont pas été lancés dans le cadre de l’association, précise Pierre Castagné, même s’il approuve le message. L’une des deux pétitions attire tout particulièrement l’attention. Elle a en effet été lancée par la mère d’un jeune élève de 7 ans, qui avait intégré la classe d’accordéon du conservatoire d’Herblay grâce à un aménagement adapté à son handicap. Avec la fermeture du cour d’accordéon, il risque de ne plus pouvoir prendre de leçons. Un problème dont affirme avoir connaissance Philippe Rouleau. « Je suis prêt à les rencontrer pour chercher une solution», assure-t-il, même s’il n’entend pas revenir sur sa décision. L’APEC a fait parvenir une lettre ouverte au maire pour tenter de le convaincre de revenir sur sa décision.