Alignées bout à bout, elles font plus de 7o mètres de long. Les 10 tapisseries qui composent la tenture de David et Bethsabée font parties des plus belles œuvres de l’art de la tapisserie du 16ème siècle. Elles sont exposées au musée national de la Renaissance d’Ecouen.

Ce chef-d’œuvre des lissiers flamands du début du XVIe siècle fut tissé dans les ateliers bruxellois de Pierre van Aelst, fournisseur de l’empereur Charles Quint et du pape Léon X. Elle est l’une des rares tentures complète de cette période.

Avec ses dix pièces rassemblant près de six cents personnages sur soixante-quinze mètres de long, cette tenture illustre le récit biblique du Second Livre de Samuel. En pleine guerre contre les Ammonites, le roi David s’éprend de Bethsabée alors que sa femme Michol est frappée de stérilité  ; de cette relation adultère s’annonce une descendance. David envoie alors Urie, l’époux de Bethsabée, en première ligne du front, où il trouve la mort. La colère divine s’abat sur le couple et l’enfant décède. Après une période de repentance, le souverain pardonné remporte la victoire et épouse Bethsabée. De son union avec Bethsabée légitimée par Dieu naîtra Salomon, grand roi d’Israël.

La tenture apparait dans les inventaires du roi Henri VIII d’Angleterre en 1528.

Cette tenture met en scène l’orgueil et l’affront du roi David envers le pouvoir divin autant que le pardon et le consentement de Dieu. Il est donc aisé de comprendre la valeur qu’Henri VIII pouvait accorder à ce récit, dans un contexte où il cherchait à faire accepter par le pape son divorce avec Catherine d’Aragon qui ne lui donnait pas d’enfant mâle (leur fille Marie Tudor sera tout de même reine d’Angleterre de 1553 à 1558).