Alors que Philippe Doucet, maire d’Argenteuil et président d’AB Habitat, a fait voter une délibération portant sur le projet de vente de 632 logements sociaux de Montigny-lès-Cormeilles, les inquiétudes se font vives. La CGT dénonce un texte « présenté dans la précipitation et sans aucune concertation » alors que l’élu d’opposition argenteuillais et conseiller général Georges Mothron se dit « extrêmement préoccupé sur le devenir des locataires ». Philippe Doucet justifie cette vente par le besoin d’argent pour « construire ou réhabiliter des logements dans l’agglomération d’Argenteuil Bezons ».
Vivement critiqué, notamment par la CGT et l’opposition municipale d’Argenteuil, sur son projet de vendre 632 logements sociaux à Montigny-lès-Cormeilles, le socialiste Philippe Doucet invoque d’abord le nouveau Schéma départemental de coopération intercommunale et « des destins divergents » pour Montigny-lès-Cormeilles et la communauté d’agglomération d’Argenteuil Bezons. Autre raison, le président d’AB Habitat met en avant la volonté de l’agence de « développer l’office sur Argenteuil et Bezons ». Une volonté qui pousse l’office HLM à renouveler ses fonds propres en vendant aujourd’hui pour réinvestir demain dans des projets de constructions et de réhabilitations de logements à l’horizon 2020, à Argenteuil et Bezons. « 18 millions d’euros ont été investi par AB habitat précédemment. Nous ne souhaitons remettre un tel budget pour la période 2014 – 2020 » explique Philippe Doucet.
Le maire d’Argenteuil en profite au passage pour égratigner le député UMP Georges Mothron, qui ne s’est pas privé pour critiquer cette vente. « Je suis étonné des propos de Georges Mothron » explique-t-il. « Alors que l’Etat se désengage, nous n’aurions jamais dû débourser ces 18 millions d’euros. Il n’a rien fait pour l’office, il ne s’est pas battu pour ces financements » ajoute-t-il.
« Pas de concertation avec les locataires » selon la CGT
Ayant refusé de voter le texte, la CGT critique en premier lieu la manière de faire de Philippe Doucet, président d’AB Habitant et maire (PS) d’Argenteuil. « Seuls la CGT et le représentant de Montigny n’ont pas voté ce texte présenté dans la précipitation et sans aucune concertation avec les premiers concernés que sont les locataires et sans en informer préalablement le Comité d’Entreprise d’AB-Habitat ».
Le président d’AB habitat réagit. : « Les discussions se déroulent avec le maire de Montigny. Une concertation aura lieu lorsque nous serons calés sur les éléments financiers ».
Quel avenir pour les résidents des 632 logements ?
La CGT redoute les conséquences d’une vente. « Les locataires devront payer deux fois le financement de leur logement : une première fois au travers de l’emprunt fait par AB-Habitat lors de la construction et une deuxième fois par le nouvel emprunt que devra contracter la société qui achètera les logements. Tout cela au détriment des travaux d’entretien, de réhabilitation et allant dans le sens de la flambée des loyers » déclare le syndicat.
Une inquiétude partagée par le député (UMP) Georges Mothron, conseiller général et élu d’opposition à Argenteuil. « Si jamais un bailleur autre que social venait à reprendre ces logements, rien ne l’empêcherait d’augmenter fortement les loyers. Les personnes aux revenus modestes qui occupent les lieux ne seraient alors plus en mesure de payer et donc contraints de partir » déclare-t-il.
Une idée réfutée par Philippe Doucet. « Il y aura un appel d’offre pour un autre bailleur social » explique-t-il. « Nous souhaitons que celui-ci possède la même approche qu’AB habitat. Cette décision sera prise en concertation avec la ville de Montigny » ajoute-t-il.
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5 commentaires
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Et voilà une fois de plus la gauche caviar nous abandonne. Nous en avons assez d’être considérés comme des variables d’ajustement.En plus il négocie avec le maire de Montigny (il n’a rien dit sur le sujet) qui vient de passer un accord avec le PS pour les législatives. Autant dire qu’ils se sont entendus et que pour eux l’affaire est bouclée.
Mais nous n’allons pas en rester là et on va faire du bruit. MM Carpentier et Doucet vous n’allez pas passer des élections législatives tranquilles, la révolte gronde, les bastilles restent à prendre, aux armes citoyens, place au peuple et virons les opportunistes de tous bords.
Finissons en chanson
http://www.youtube.com/watch?v=M6SsRZ0fSNY
Il est surprenant que Monsieur Mothron se présente comme défenseur sur logement social et du Service Public alors durant la période durant qu’il était Maire et Président de l’Office nous n’avons pas cessé de dénoncer le « fossoyeur » du logement social, la chasse aux familles populaires d’Argenteuil.
Le même M. Mothron vote toutes les lois visant le désengagement de l’état en matière de logement, suppression des aides à la réhabilitation, forte baisse des aides à la construction.
Lorsqu’il était Maire et Président d’AB-Habitat, nous nous sommes opposé à la vente des logements sociaux sur le centre ville. Il soutien la politique de Sarkozy qui veut vendre 10% des logements sociaux…. Nous avons également du nous opposer avec les locataires aux démolitions de logements sociaux. Il est faut de dire que ces logements ont été reconstruits. Sur l’Office ils ont juste été remplacé par les logements d’enseignants racheté à la ville ce qui a accentué la pénurie de logement. Sans parler de la cité Joliot Curie qu’il voulait démolir ! voir http://www.cgt-ab-habitat.com/article-la-croisade-contre-le-logement-de-mrs-mothron-metezeau-et-pericat-se-poursuit-77183223.html
Quant à M. Philippe Doucet il est regrettable qu’il capitule si vite pour mettre en œuvre la politique de désengagement de l’Etat de Sarkozy en matière de logement au lieu d’agir pour la dénoncer. Aurait-il des doutes sur le fait que le « changement serait pour maintenant » ? Nous tenons à rappeler que le logement n’est pas une marchandise, c’est un droit ! Les locataires ne sont pas à vendre, il ne doivent pas être considéré comme la variable d’ajustement du désengagement de l’Etat ! Préservons et développons le Service Public du logement.
Voir également le tract diffusé aux locataires de Montigny : http://www.cgt-ab-habitat.com/article-privatsation-vente-de-632-logements-sociaux-de-montigny-99193274.html
(03A422A01). DÉVELOPPER L’ACCÈS À LA PROPRIÉTÉ DES PLUS MODESTES. DÉCISIONS 184 A 186. Préconisation suggérées et adoptées et ou adaptées par le gouvernement de Nicolas SARKOZY. Source : 300 décisions pour changer la France, pages 143 à … Commission Attali pour la libération de la croissance française présidée par Jacques ATTALI, éditeur Xéditions, 2008, la documentation française.
A). OBJECTIF : Proposer d’ici à 5 ans à tous les locataires modestes, dont les personnes âgées, d’accéder à la propriété, à travers des financements adaptés.
B). Selon l’Observatoire de l’épargne européenne, si 3 français sur 4 souhaitent devenir propriétaire, seuls 58 % d’entre eux possèdent effectivement leur logement.
184. Vendre une partie du parc d’ (HLM) : Habitation à Loyer Modéré, à ses occupants.
185. Permettre aux locataires de capitaliser 25 % des loyers versés pendant 10 ans au moment de l’achat de leur logement (HLM).
186. Permettre à tous les retraités proches du minimum vieillesse de jouir de l’usufruit d’un logement social adapté à leur besoin.
D’autre part, concernant les organismes (HLM), le rapport Jacques ATTALI, à partir duquel les réformes adoptées et ou adaptées par Nicolas SARKOZY candidat en 2007 puis Président de la République, préconise un certain nombre de réformes structurelles et conjoncturelles et précisément, à propos du logement social et des organismes (HLM) :
1). Une autre réforme d’envergure consiste en l’amélioration de la qualité et de l’offre du logement social. Pour cela, il faut revoir la gestion du parc (HLM). Les fusions d’organismes d’ (HLM) devront être encouragées pour rationaliser cette gestion. Les organismes d’ (HLM) doivent être au moins de niveau intercommunal, ce qui implique nécessairement des regroupements. Les organismes qui gèrent moins de 1.500 logements et ont construit moins de 500 logements au cours des 10 dernières années doivent être dissous comme le prévoit l’article L423 du code de la construction et de l’habitat, jamais appliqué. Un cahier des charges dont le respect par les organismes d’ (HLM) conditionnera l’agrément et donc le financement (respect de critères de gestion fixés par l’État) doit être mis en place.
2). Les bailleurs sociaux seront soumis à des objectifs de construction et de gestion clairement définis assortis de sanctions effectives. Tout organisme d’ (HLM) ne respectant pas ses obligations de service public clairement définies sera considéré comme un organisme constructeur de droit commun et perdra tout privilège fiscal, ainsi que les facilités de financement prévues par la Caisse des dépôts et consignation. Tous les organismes d’ (HLM) qui n’auront pas rénové, construit ou VENDU AU MOINS 5 % de leur parc chaque année, seront déconventionnés et ne bénéficieront plus du financement spécifique auquel ils ont aujourd’hui droit.
3). Il faut clarifier le mode de détermination des charges locatives en introduisant une plus grande transparence dans leur calcul et en mettant à disposition des locataires les coûts de gestion des offices, avec certification externe obligatoire des comptes des bailleurs. Les sociétés d’ (HLM) seront autorisées à réévaluer leurs bilans par la cession de logements ou le dé-conventionnement, en s’engageant sur des constructions à venir. Enfin, il faut promouvoir l’implication d’opérateurs privés tant dans la construction que dans la gestion de logements socialement mixtes. Le 1 % logement doit être rebudgétisé et les organismes collecteurs regroupés en cinq organismes qui deviendront des organismes constructeurs. Tout en améliorant ces règles de gouvernances et de gestion du parc (HLM), des exigences accrues en termes de construction seront imposées aux acteurs afin d’augmenter l’offre.
(03A422A02). BESOIN DE PRÉCISION ! J’avoue me perdre un peu dans les sigles et missions des organismes intervenant dans cette affaire, ainsi que l’interdépendance des Conseils exécutifs (Qui est Qui ? Qui fait Quoi ?, Qui est Président ? Etc. …) les uns vis-à-vis des autres. Auriez-vous l’obligeance de me le préciser à savoir :
AB Habitat ?
Val d’Oise Habitat ?
Icade ?
D’autre part, il me semble que un des objectifs ou but la réforme, c’est d’inciter tous les organismes gestionnaires et ou constructeurs d’ (HLM) à VENDRE AU MOINS 5 % DE LEUR PARC CHAQUE ANNÉE, si non, ils seront déconventionnés et ne bénéficieront plus du financement spécifique auquel ils ont aujourd’hui droit. J’en déduis que la prime va plutôt aux organismes (HLM) qui VENDENT et non à ceux qui ACHÈTENT ? Non !
D’avance, je vous remercie.
L’accéssion à la propriété pourquoi pas ! encore faut il avoir les moyens d’acheter et d’entretenir ! N’y a t il pas suffisamment de copropiétés en grosses difficultés et de propriétaires surendettés ?
L’exemple de l’Espagne devrait faire réfléchir.
De plus ce n’est certainement pas la solution face à la pénurie de logement sociaux pour permettre le droit au logement aux demandeurs et mals logés et stopper la spéculation immobilière.
Les mesures de Sarkozy et les préconisations d’Attali aggravent la crise du logement au lieu de la résoudre.
En réponse aux questions d’Alima.
AB-Habitat et Val d’Oise Habitat sont des Offices Publics de l’Habitat dirigés par des élus, des partenaires (CAF – 1% logement, associations locataires,….)
3F, Logirep,…. sont des Sociétés Anonymes souvent dirigées par des collecteurs du « 1% logement » (souvent représentants des patrons) avec des partenaires comme pour les OPH mais ayant peu de pouvoir.
Quant à Icade ils ont vendu leur parc social pour aller spéculer en bourse et se consacrer au logement privé, commerces, bureau…