La préfecture de la région d’Île-de-France envisageait la construction de logements sociaux modulaires, à destination des majeurs isolés, dans trois communes franciliennes dont Éragny-sur-Oise. Opposé au projet, le maire LR Thibault Humbert a finalement obtenu gain de cause.

La préfecture de la région d’Île-de-France prévoyait la construction de logements sociaux modulaires près de la N184 et d’une voie de chemin de fer à Éragny-sur-Oise . 

L’État a fini par céder. Depuis le mois de septembre, le maire LR d’Éragny-sur-Oise, Thibault Humbert, s’opposait à l’installation de 150 logements sociaux modulaires dans sa commune pendant au moins huit ans. Un projet porté par la préfecture de la région d’Île-de-France sans aucune consultation avec les élus locaux. 

 

Après s’être longuement entretenu avec le préfet francilien, Marc Guillaume, le 6 novembre dernier, l’édile a finalement obtenu l’annulation du projet sur sa commune. Il est le seul parmi les trois communes franciliennes retenues. « Il s’agit d’une grande victoire car 5 candidats avaient répondu à l’AMI [appel à manifestation d’intérêt, ndlr]pour la construction des modulaires à Éragny », note fièrement Thibault Humbert.

 

« Nous ne sommes pas carencés en logements sociaux »

« Le préfet s’est d’abord excusé sur la forme, précise le maire, il a reconnu que l’État a commis des erreurs s’agissant de la communication ». Sur le fond, la préfecture s’est défendue en arguant « [qu’il] existe très peu de terrains ayant une surface assez grande pour accueillir ces logements en Île-de-France ». En effet, la parcelle d’environ 1,7 ha retenue par la préfecture est gérée par Grand Paris Aménagement (GPA) pour le compte de l’État. 

 

Problème : la ville prévoyait notamment d’accueillir, à deux pas du terrain, le siège européen de l’entreprise Saint-Gobain, des bureaux ou encore une nouvelle pharmacie drive avec une maison de santé. La municipalité a d’ailleurs fait réviser son plan local d’urbanisme [qui définit le plan global d’aménagement de la commune, ndlr]en 2018. 

 

Pour convaincre l’État de faire marche arrière, Thibault Humbert a rappelé les efforts effectués par la commune sur le volet social : « nous ne sommes pas carencés en logements sociaux, puisque notre ville en possède déjà 30%. Et le préfet a concédé que nous avons déjà fait beaucoup de projets en partenariat avec l’État à ce sujet-là ».

 

Les soutiens du maire ont également fait la différence. En premier lieu, celui du préfet du Val-d’Oise, Amaury de Saint-Quentin. Mais aussi ceux des sénateurs républicains Jacqueline Eustache-Brinio et Sébastien Meurant qui avaient été parmi les premiers à cosigner le premier courrier de contestation, rédigé par Thibault Humbert en septembre dernier. 

 

La couverture partielle de la RN 184 confortée

Par ailleurs, les sénateurs de la majorité, Alain Richard et Guillaume Vuilletet, ont mis en avant l’incompatibilité de ce projet avec la promesse des travaux de couverture partielle de la RN184 qui borde le terrain convoité. Ces travaux prévoient notamment un enfouissement partiel de la chaussée afin de supprimer les feux tricolores aux intersections. Cela permettrait donc de fluidifier le trafic. 

 

Lors de cette entrevue, Thibault Humbert a martelé « l’importance d’avancer sur ce projet afin d’améliorer significativement la qualité de vie des Éragniens ». En effet, cet axe routier qui relie L’Isle-Adam à Saint-Germain-en-Laye en passant par l’agglomération de Cergy-Pontoise et Conflans-Saint-Honorine, coupe la ville d’Éragny-sur-Oise en deux.

 

Le préfet de région, Marc Guillaume, a réitéré l’engagement de son prédécesseur, Michel Cadot, en promettant de financer la moitié du montant des travaux, soit 500 000 euros. Mais les premiers coups de pioche ne seront pas pour tout de suite. « Les travaux seront inscrits au contrat de plan État-Région 2023-2027, après avoir au préalable été discutés avec la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse », précise le maire.