Pour faire face à la pandémie de covid-19, le comité de défense de l’hôpital de Beaumont-sur-Oise demande la réouverture du service de réanimation fermé en septembre 2019. Impossible selon la direction, qui estime qu’elle ne pourrait se faire dans de bonnes conditions de sécurité faute de ressources médicales et soignantes.

Il y aurait actuellement « mise en danger immédiate de la vie des patients », estime le comité de défense de l’hôpital de Beaumont-sur-Oise, qui regroupe notamment des syndicats et des élus locaux. C’est par ses mots que débute son courrier adressé le 4 avril dernier à l’Agence régionale de la santé (ARS), au directeur du groupe hospitalier et au préfet du département pour demander la réouverture du service de réanimation de l’hôpital.

 

Pour rappel, cet établissement qui fait partie du groupe hospitalier Nord Ouest Vexin Val-d’Oise (NOVO), avait vu son service de réanimation fermé le 1er septembre 2019, dans le cadre d’une reconfiguration de l’offre de soin. Dénoncée par les syndicats après son annonce fin 2018, cette réorganisation avait entraîné la création de ce comité de défense de l’hôpital ainsi que plusieurs manifestations.

 

Saturation des réanimations

Pour justifier sa demande, le comité de défense met en avant la situation du territoire face à la pandémie de coronavirus. Au 2 avril 2020, l’Oise déplore « 126 morts, 354 hospitalisations et 73 patients en réanimation », et le Val-d’Oise « 174 morts, 816 hospitalisations et 154 personnes en réanimation », avance le comité. Ce dernier ajoute que « les services de réanimation et unités Covid-19 des hôpitaux de Creil, de Beauvais, d’Eaubonne, de Gonesse et de Pontoise sont saturés ».

 

Le comité interroge également sur la stratégie de transfert des patients vers d’autres régions par voie aérienne et TGV. « Ne serait-il pas plus judicieux, raisonnable, moins chronophage en personnels mobilisés, moins coûteux et surtout plus humain, plus sécurisant, pour tous ces malades déplacés que de rouvrir les 8 lits de réanimation et 4 lits de soins continus à l’hôpital de Beaumont-sur-Oise ».

 

Une réouverture « impossible »

Contactée, la direction du groupement hospitalier explique que les patients venant de son bassin de santé (qui comprend Beaumont-sur-Oise (GHCPO) et Magny-en-Vexin (GHIV)), sont hospitalisés en réanimation sur son site de Pontoise, à l’hôpital René Dubos. Cet établissement a d’ailleurs vu passer son nombre de lits de réanimation de 18 lits à 42 pour faire face à la vague de patients ayant contracté le covid-19.

 

« Les ressources médicales et soignantes étant rares, et l’environnement hyperspécialisé, il est impossible d’envisager l’ouverture d’un second centre [de réanimation]tout en garantissant des conditions de prises en charge d’une qualité et d’une sécurité équivalentes [à la réanimation de Pontoise] », précise le groupe hospitalier. Celui-ci ajoute qu’ « en cas de saturation des réanimations du Val-d’Oise, les patients sont transférés sur Paris voire hors Île-de-France », dans le cadre d’ « une cellule de gestion et de coordination régionale mise en place par le SAMU de Paris et l’ARS Ile-de-France ».

 

Bientôt une unité covid-19 à Beaumont-sur-Oise

La direction explique avoir mis en place au sein des urgences de Beaumont-sur-Oise une unité de ‘tri covid’ dont la vocation est d’assurer « un diagnostic médical ». En fonction de celui-ci, les patients « peuvent être renvoyés à domicile ou adressés au site de Pontoise pour les cas les plus aigus ».

 

Le groupement hospitalier ajoute qu« à compter de la fin de semaine, une unité d’hospitalisation COVID + va être ouverte au sein de l’établissement » de Beaumont-sur-Oise. Celle-ci disposera « dans un premier temps de 7 lits, » et sera « destinée à accueillir les patients avérés positifs, nécessitant une hospitalisation ».