Après la décision de reporter le deuxième tour des élections municipales, le gouvernement a également annoncé le report des conseils municipaux d’investiture pour les candidats élus dès le premier tour. 

Si le futur maire de votre commune vient d’être élu pour la première fois, dès le premier tour, il va devoir attendre le mois de mai pour entrer en fonction. En effet, pour qu’un candidat soit officiellement investi en tant que maire, il doit être confirmé lors d’un vote, par le conseil municipal. Cependant, Édouard Philippe a annoncé jeudi dernier, le report des conseils d’investiture. 

 

Une décision du gouvernement incompréhensible pour la tête de liste Luc Puech d’Alissac élu à Magny-en-Vexin à 58,28% des voix contre 41,72 % face à Jean-Pierre Muller : « Je suis scandalisé puisque ça laisse en place des équipes largement battues  qui ont abandonné la mairie depuis plusieurs jours, comme celle du maire sortant. Ils vont devoir déballer leur carton pour reprendre leurs fonctions ». « Quitte à changer la loi, autant voter par voie électronique, il y a des moyens qui peuvent être trouvés, mais il faut qu’il y ait une équipe en place, qui représente la population. On avait préparé plein d’actions dans l’immédiat, qui seront laissées de côté », ajoute-t-il. 

 

Des conseils municipaux reportés au moins jusqu’à mai

La préfecture du Val-d’Oise évoque la suspension de tous les conseils municipaux au moins jusqu’à mi-mai. Un contexte inédit pour les maires qui ne peuvent pas appliquer les décisions importantes qui s’imposent en début de mandat, déjà entravés par des services municipaux gelés et des associations au point mort. 

 

À Goussainville, le maire sortant Alain Louis, qui est en ballotage défavorable avec Abdelaziz Hamida (sans étiquette) et Elisabeth Hermanville (LR), juge « nécessaire et responsable » le report des conseils municipaux. En attente d’un second tour, son mandat est prolongé jusqu’en juin mais son champ d’actions reste limité : « tous les conseils municipaux sont annulés mais la situation change quotidiennement, donc on n’est pas à l’abri d’un changement de décision », précise-t-il.

 

« Il n’y a plus de conseil communautaire…donc on attend »

Concernant les conseils communautaires, la situation est similaire. Yannick Boëdec, président de la communauté d’agglomération du Val Parisis, juge que cette décision répond au principe de précaution. « Là, il n’y a plus de conseil communautaire…donc on attend. Ainsi les présidents restent présidents et les maires restent maires ». 

 

Avant l’annonce d’Édouard Philippe de reporter les conseils d’investiture, certains présidents d’agglomérations expliquent avoir envisagé la mise en place de conseils provisoires, constitués des anciennes et des nouvelles équipes. Une possibilité désormais impossible, puisque les listes communautaires ne peuvent pas officiellement siéger au conseil d’agglomération tant que leur tête de liste n’a pas été investi maire.

 

Néanmoins, pour Yannick Boëdec « on ne va pas réunir un conseil pour élire un exécutif juste pour un mois. Comme on n’a pas encore les décrets, on va attendre et à mon avis, tel que c’est parti, le conseil de l’agglomération se réunira en juillet ». « On va perdre trois ou quatre mois mais ce n’est pas dramatique. Le lancement des gros projets va être reporté d’un semestre, mais l’important c’est de sortir de cette crise », précise-t-il.