Trois semaines après la décision gouvernementale d’abandonner le projet EuropaCity, le département exhorte l’État à trouver un nouveau projet phare pour la ZAC du Triangle de Gonesse.

Indignation des élus départementaux. Trois semaines après l’abandon du projet de mégacomplexe de commerces et de loisirs EuropaCity, annoncé par la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, le Conseil départemental a voté une motion sur le sujet.

 

Marie-Christine Cavecchi, présidente (LR) du Conseil départemental juge cette décision « unilatérale et autoritaire » et y voit « un reniement par l’État de sa signature et ses engagements ».

 

Les élus réclament « la venue du président de la République pour venir expliquer sa décision aux habitants ». Un courrier dans ce sens lui a été adressé par la Présidente du Conseil départemental, le Président de communauté d’agglomération Roissy-Pays de France et le maire de Gonesse.

 

L’État doit « trouver le porteur d’un grand projet »

Les conseillers départementaux veulent désormais se tourner vers l’avenir. Dans leur motion, ils demandent à l’État « de construire un projet aussi exigeant en termes d’intensité et qualité urbaine, de densité et diversité des emplois, de soutenabilité environnementale que le projet urbain du Triangle de Gonesse ». Ils l’appellent aussi à « trouver le porteur d’un grand projet d’investissement afin de rendre crédible la poursuite de la ZAC [du Triangle de Gonesse] ».

 

« L’Est du département a besoin d’une locomotive, mais a surtout besoin de moyens de formation et de mobilité », estime de son côté Jean-Pierre Muller, chef de file de l’opposition socialiste avant d’ajouter « nous devons saisir et prendre à parti l’État […] Nous sommes prêts et volontaires pour construire un grand projet exemplaire en termes de développement durable ».

 

Autre cheval de bataille du département : le maintien de la réalisation de la ligne du Grand Paris Express [dont les travaux viennent d’être reporté par la justice, ndlr], car la décision d’abandon d’EuropaCity « est une lourde menace sur l’arrivée de la ligne 17 du métro » estime Marie-Christine Cavecchi. Dans leur motion, les élus réclament un engagement « un engagement écrit » sur ce point.

 

Deux voix dissonantes

Nessrine Menhaoura et Sylvie Couchot

Si cette motion a été adoptée, elle n’a pas fait l’unanimité. Deux conseillères départementales du groupe de gauche, Nessrine Menhaoura et Sylvie Couchot s’y sont opposées par un vote défavorable.

 

« J’aurais souhaité que l’on défende des projets innovants, des projets d’aménagement du territoire qui […] apporteraient demain le développement des transports, de l’emploi », mais « pas forcément des projets comme EuropaCity qui est un projet d’un autre temps ce qui a amené à son échec », estime Nessrine Menhaouara.