La cour d’appel de Versailles vient de confirmer jeudi 11 juillet, la création de la ZAC du « Triangle de Gonesse ». Celle-ci est l’un des prérequis à la réalisation du controversé projet EuropaCity.

« L’étude d’impact […] approuvant la ZAC du Triangle de Gonesse ne présente pas d’insuffisances qui auraient nui à l’information complète de la population », estime la cour d’appel de Versailles dans son arrêt du 11 juillet 2019. Par cette décision, elle confirme la création de la zone d’aménagement concertée (ZAC) du Triangle de Gonesse, créée en 2016, et revient donc sur la décision du tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui avait annulé cette même ZAC en mars 2018.

 

Pour rappel cette ZAC portée par l’aménageur Grand Paris Aménagement, prévoit notamment l’urbanisation de 280 hectares de terres agricoles, situées entre les aéroports du Bourget et de Roissy Charles de Gaulle. Doivent y voir le jour un quartier d’affaires international ainsi qu’EuropaCity, immense complexe de commerces et de loisirs. Ce projet pharaonique estimé à 3,1 milliards d’euros, porté par Alliage&Territoires, filiale du groupe Auchan et du géant chinois Wanda, est notamment décrié par plusieurs associations environnementales.

 

Satisfaction du maire de Gonesse

C’est « une excellente nouvelle pour les habitants de Gonesse, de la communauté d’agglomération Roissy-Pays de France et du nord-est francilien », se réjouit Jean-Pierre Blazy, maire (DVG) de la ville. « Le projet d’aménagement du Triangle de Gonesse est un projet compact, source d’attractivité et qui incarne un équilibre entre l’indispensable préservation de l’environnement et des terres agricoles et l’impérieuse nécessité de mener des projets de développement économique et social pour les habitants du territoire », évoque le maire dans un communiqué de presse.

 

 

Revers pour les opposants au projet

« Cette décision est scandaleuse », réagit de son côté Bernard Loup, président du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), et farouche opposant à l’urbanisation de ce secteur. « C’est assez inquiétant pour l’environnement, tous les arguments du tribunal administratif ont été repoussés, on se demande bien ce qu’il faut au tribunal d’appel pour qu’une étude d’impact soit suffisante », ajoute ce dernier.

 

Pas de quoi décourager le militant écologiste pour autant. « Bien évidemment on ira en cassation », annonce celui-ci, avant de rappeler que d’autres procédures sont toujours en cours. « Il a y l’annulation du PLU [plan local d’urbanisme, ndlr] qui est en appel, la réponse du tribunal de Versailles est prévue en 2020, il y un recours sur le permis de construire de la gare, et sur la ligne 17 du Grand Paris Express [qui doivent desservir la zone, ndlr] », détaille Bernard Loup.

 

Le collectif Europadutout, composé d’associations de commerçants des environs du Triangle voit dans cette décision de la cour d’appel un « rebondissement judiciaire […] ahurissant [qui] va à l’encontre des conclusions du rapporteur qui étaient favorables au maintien de l’annulation de la création de la ZAC ». « Cette décision ne donne pas un blanc-seing au projet de méga centre commercial EuropaCity puisque qu’elle ne tranche pas la question du PLU qui a été annulé en raison des nombreuses aberrations du projet EuropaCity », évoque lui aussi le collectif.