Jean-Paul Jeandon, maire PS de Cergy, va demander à l’inspection académique du Val d’Oise que les écoles primaires de la ville restent à la semaine de 4,5 jours. Une décision qui ne fait pas l’unanimité, notamment auprès des syndicats enseignants. Ces derniers appellent à un rassemblement devant la mairie ce mardi matin.
Il en est convaincu, la semaine de 4,5 jours est plus adaptée au rythme des enfants. Aussi, pour Jean-Paul Jeandon, pas question de revenir à la semaine de 4 jours, comme l’ont fait de nombreuses communes du département au mois de septembre dernier, grâce à la dérogation permise par le gouvernement. « Les temps d’apprentissage sont meilleurs le matin, cinq demi-journées c’est bien », explique le maire socialiste de Cergy. « Les Temps d’Activités Périscolaires (TAP) sont également le moyen pour les enfants, issus de familles avec peu de moyens, de pratiquer des activités sportives, culturelles ou autres », précise l’édile.
Selon la ville, une enquête de satisfaction sur les TAP, à laquelle près de 1 500 familles ont répondu, a révélé que 67 % des parents étaient satisfaits des TAP proposés dans les écoles élémentaires. Une satisfaction qui chute à 47 % pour ceux organisés en maternelle. La ville de Cergy a donc décidé de proposer à l’inspection académique de maintenir le rythme scolaire actuel pour les écoles élémentaires et, d’en expérimenter un nouveau dans les écoles maternelles, mais toujours basé sur 4,5 jours. Pour les enfants de classes maternelles, il est question de suggérer une semaine de huit demi-journées, assortie d’une demi-journée de TAP facultative, le mercredi matin.
Des syndicats enseignants en colère
La décision du maire de Cergy ne passe pas auprès des syndicats enseignants qui, selon eux, ne reflète pas ce qui ressort de la consultation des conseils d’école. « Les conseils d’école se sont prononcés pour les maternelles à 85.9 % et pour les élémentaires à 90.5% pour le retour à la semaine de 4 jours (…) Nous exigeons que les avis exprimés par les conseils d’école (enseignants et parents) soient pris en compte dans les projets de modification de l’organisation de la semaine scolaire », clame l’intersyndicale. Les syndicats FO, SNUipp, CGT et SE-Unsa appellent conjointement à un rassemblement avec les parents d’élèves ce mardi matin devant l’hôtel de ville, pour dénoncer la méthode employée.
De son côté, Jean-Paul Jeandon se défend et affirme avoir tenu « partiellement compte » de l’avis exprimé dans les conseils d’école en proposant notamment une réorganisation du rythme scolaire en maternelle. Si le maire de Cergy ne nie pas que les conseils d’école se soient majoritairement positionnés pour un retour à la semaine de 4 jours, il explique qu’une réunion du conseil des familles, organisée la semaine dernière, a révélé que les parents étaient très divisés sur la question. Certains, selon lui, n’ont pas mesuré toutes les conséquences qu’impliqueraient un retour au rythme précédent, à commencer par la suppression des TAP. « S’il n’y a plus de TAP, près de 150 personnes vont se retrouver sans emploi », ajoute le maire de la ville nouvelle. Une fois la demande déposée officiellement, le maire de Cergy, comme les enseignants et les parents, devront s’en remettre à la décision de l’inspection académique. Celle-ci a toujours émis un avis favorable aux projets soumis par les communes, excepté une fois.
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Le maire (contre lequel je suis en colère sur maints sujets) n’a pas forcément tort concernant le fait que l’apprentissage, c’est le matin et que des enfants qui dorment suffisamment la nuit ne seront pas davantage fatigués selon qu’ils aillent à l’école, restent chez eux ou sont contraints d’aller en centre de loisirs. Car il ne faut pas oublier les parents qui travaillent le mercredi et qui, otages d’un quotidien bien rempli, demeurent silencieux dans ce débat qui les dépasse, ce qui ne veut pas dire qu’ils souhaitent payer plusieurs centaines d’euros en plus par an pour laisser une demi-journée en plus par semaine (les mercredi matins) leurs enfants en centre de loisirs, sous la responsabilité d’animateurs dont les enseignants eux-mêmes estiment, ainsi qu’ils le constatent tous les jours dans leurs écoles, qu’ils sont loin, très loin d’être à la hauteur. Nombre d’enfants cergyssois ne s’y trompent d’ailleurs pas, qui disent aimer aller à l’école, mais pas au centre de loisirs.