Dans M O B, on entre dans le spectacle et on en sort, pour retrouver brièvement la compagnie en répétitions. C’est une mise en abîme du jeu, celui ludique issu de notre enfance, celui sociétal de notre quotidien d’adulte, et celui professionnel des arts vivants, le 13 octobre au Centre des Arts.

13 octobre_MOB - Lionel HocheM O B c’est la troupe, la compagnie, mais aussi la tribu, la bande, la communauté ou encore la famille. Chorégraphe, mais aussi danseur, acteur, chanteur et plasticien, Lionel Hoche nous a prouvé plus d’une fois qu’il savait combiner les genres avec autant d’autodérision que de finesse et de savoir-faire. M O B, sa dernière création est une pièce dans la pièce, un jeu de bascule jubilatoire entre représentation et réalité, vrais et faux-semblants, prose et poésie.

Côté pile : un moment théâtral et cocasse, en introduction, sur les coulisses de la fabrication d’un spectacle. On y voit un chorégraphe, interprété par Lionel Hoche lui-même, s’interroger sur ses choix, se laisser emporter par l’inspiration, travailler en direct aux costumes. L’occasion de montrer, non sans humour, les errances du travail en compagnie et les difficultés du montage d’une production. Un envers du décor à l’éclectisme marqué, qui donne à entendre un mix de musique pop, de textes enregistrés ou parlés, de chant et à voir une déclinaison de costumes, du super héros aux « Frères Jacques ».

Côté face : une pièce de danse, celle dont on vient de nous dévoiler la genèse, construite sur le concerto en ré mineur pour deux pianos et orchestre de Poulenc, œuvre de modernité où cohabitent l’énergie et le mystère, le suave et le poignant, l’évidence et le filigrane. Sur le plateau, la liesse s’empare des danseurs, vêtus de combinaisons rouges aux franges multicolores, qui soulignent la vitalité des corps, mais aussi l’aspect tribal. Un kitsch assumé à la poésie hypnotique et fébrile.

 

 

« Profondément humanistes, les pièces de Lionel Hoche recèlent une forme d’humour fait d’ironie affectueuse pour ses congénères. Ce qu’il cherche, de chorégraphie en chorégraphie, pourrait s’appeler grandeur et décadence du danseur. Ainsi, au cœur d’une même œuvre Lionel Hoche fait entrapercevoir simultanément une vision d’un corps glorieux et triomphant qui soudain périclite et laisse découvrir une humanité organique. » – Agnès Izrine

 

Chorégraphie, scénographie, costumes : Lionel Hoche
Musique : Francis Poulenc, concerto en ré mineur pour deux pianos et orchestre, Georges Michael (Freedom)
Lumière : Nicolas Prosper
Route Sonore : Jérôme Tuncer
Avec : Quentin Baguet, Céline Debyser, Cyril Geeroms, Lionel Hoche, Laurianne Madelaine, Emilio Urbina, Vincent Delétang.

Production : Association MéMé BaNjO – Cie Lionel Hoche
Coproduction : Centre des Arts d’Enghien-les-Bains, scène conventionnée « écritures numériques »