Son élan épique, ses emportements, sa tension flamboyante font du Trouvère un opéra prodigieusement coloré dont la popularité n’a jamais faibli, à voir le 15 septembre à UGC, Ciné Cité, Cergy le Haut.

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Si le livret en est assez extravagant, sa musique est gonflée d’une fièvre romantique exaltante, à travers une succession de situations dramatiques conçues comme l’engrenage implacable d’une vengeance que rien ne peut arrêter. De l’air halluciné d’Azucena, Stride la vampa, plein de braise vocale, au fameux Di quella pira du ténor, tout entier soulevé par une vaillance qui produit un effet quasi physique, en passant par le célèbre chœur des forgerons, cet opéra est un kaléidoscope sonore qui ne laisse aucun répit ! Donné au Festival de Salzbourg dans une mise en scène originale d’Alvis Hermanis, ce Trouvère bénéficie de surcroit d’une distribution particulièrement éblouissante avec la plus grande soprano verdienne d’aujourd’hui, Anna Netrebko, avec Plácido Domingo (en baryton pour le comte de Luna), avec Francesco Meli, le nouveau ténor verdien dont on parle, avec Marie-Nicole Lemieux, dont l’ardeur vocale impose l’image de la sorcière de manière brûlante – le tout sous la direction du maestro Daniele Gatti : un sommet pour ouvrir la 7e saison de Viva l’opéra !

 

Intrigue
Le comte De Luna est épris de Leonora, dame d’honneur de la princesse d’Aragon. Il voudrait se débarrasser de son rival, un mystérieux trouvère (c’est-à-dire un chanteur ambulant) qui égrène des sérénades sous les fenêtres de Leonora dont il a su conquérir le cœur. Le comte ne sait pas que celui qui suscite sa jalousie, Manrico, est en réalité son propre frère jadis enlevé par une bohémienne et que tous croient mort. Azucena, la fille de cette bohémienne brûlée pour sorcellerie, a recueilli et élevé Manrico comme son fils. Elle seule connaît le lien de parenté qui unit les deux hommes. Toujours animée par le désir de venger sa mère injustement condamnée par le père des deux frères, elle ne révèlera la vérité qu’au moment ultime où le comte De Luna fait conduire Manrico au supplice. Azucena triomphe : elle a vengé sa mère en laissant le comte assassiner son frère.

 

Direction musicale : Daniele Gatti

Mise en scène : Alvis Hermanis

Durée du spectacle : 2h55 dont 1 entracte de 20 min