De nouveaux incidents ont éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi à Beaumont-sur-Oise, Persan et Bruyères-sur-Oise, suite au décès d’Adama Traoré, 24 ans, après son interpellation. Près de 180 policiers et gendarmes ont été mobilisés. Neuf individus ont été interpellés.

La situation s’est de nouveau tendue dans la nuit de mercredi à jeudi, à Beaumont-sur-Oise, Persan et Bruyères-sur-Oise. Le calme apparent de la journée a laissé place à de nouvelles scènes de violences, entre 22 heures et 4h30 du matin environ.  Des heurts qui auraient impliqué environ 200 individus. Près de 180 policiers et gendarmes étaient mobilisés dans le cadre du dispositif de sécurisation annoncé plus tôt par la préfecture du Val d’Oise. Une cinquantaine de feux de véhicules et de poubelles ont été recensés. Plusieurs départs d’incendie, notamment à la mairie de Beaumont-sur-Oise et dans une école maternelle de la ville ont été maîtrisés par les pompiers dépêchés sur place. A Persan, après un incendie évité la veille sur le poste de la police municipale attenant à la mairie, c’est le poste garage de la police municipale qui a été brûlé. Au total, neuf personnes ont été interpellées et de nombreux projectiles et engins incendiaires ont été saisis, annonce la préfecture du Val d’Oise.

 

La famille autorisée à voir le corps avant l’autopsie

Cette deuxième nuit de colère survient après le décès d’Adama Traoré, un jeune beaumontois de 24 ans, suite à son interpellation pour rébellion mardi en fin de journée par les gendarmes. Arrêté pour s’être opposé à l’arrestation de son frère, visé par une enquête pour extorsion de fonds, il aurait été victime d’un malaise cardiaque selon la gendarmerie et le parquet. Une version réfutée par les proches du jeune homme qui affirment que leur ami a été violenté par les gendarmes.

Plusieurs dizaines d’entre eux avaient pris la parole mercredi dans la journée pour réclamer la vérité sur son décès. Ils avaient profité de la présence des médias, convoqués à la mairie de Persan pour une conférence de presse finalement annulée, pour également demander que la famille puisse voir le corps d’Adama. Cette dernière a finalement obtenu l’autorisation mercredi dans la soirée de voir la dépouille du jeune homme avant l’autopsie. Elle avait rendez-vous ce jeudi matin à l’institut Médico-légal de Sarcelles.

Une marche blanche devrait être organisée mercredi prochain, sous condition d’apaisement précise la mairie de Beaumont-sur-Oise.

 

 

Autopsie : Adama Traoré « n’a pas subi de violences », déclare le Procureur

(Mise à jour 21/07)  Adama Traoré souffrait d’une «infection très grave», a déclaré le Procureur de Pontoise. Le jeune homme de 24 ans n’a pas subi de violences, a annoncé jeudi le parquet à l’AFP.

« L’autopsie du jeune homme montre qu’il souffrait d’une infection très grave ayant atteint plusieurs organes et n’a pas subi de violences contrairement à ce que certains membres de sa famille ont pu dire », a déclaré, jeudi 21 juillet, le procureur de Pontoise, Yves Jannier.

Des « égratignures » ont simplement été constatées, « mais rien de significatif », a ajouté le parquet. « Manifestement cette personne n’aurait pas subi des violences, comme certains membres de sa famille ont pu le dire », a poursuivi le magistrat.

« La cause de sa mort semble médicale chez un sujet manifestement en hyperthermie au moment où il a été examiné par les services de secours », a poursuivi Yves Jannier .

L’avocat de la famille d’Adama Taoré estime que « l’infection dont pourrait avoir souffert Adama Traoré n’explique pas les causes de la mort ». « On recherche les causes de la mort et là on nous donne son état de santé », a déclaré à l’AFP Me Karim Achoui. .