Impossible pour les employés de l’hôtel du département de se rendre dans leurs bureaux. Ce vendredi, à 7h30, les salaries ont trouvé les portes des grilles d’accès cadenassées. Les syndicats font barrage. Une escalade dans le conflit qui les opposent au Président du Conseil général sur la vente de la maison des syndicats, propriété du département. En milieu de matinée, le barrage a été levé : les négociations reprendront dès janvier.


 « On voudrait rentrer s’il vous plait, on travaille ici », lance une petite dame devant les grilles du bâtiment de l’hôtel du département, barrées par un cordon de syndicalistes aux gilets jaunes marqués du logo de la CGT. « Personne ne rentre, on vient défendre notre maison des syndicats que veut vendre le Conseil général », répond un syndicaliste. « On sera là le temps qu’il faut », enchaîne un autre.

Plus loin un petit groupe d’employés du Conseil général manifeste son incompréhension à une jeune syndicaliste venue leur distribuer des tracts. « On est pris en otage ! », lance une salariée. « Je suis là depuis 7h20. Vous avez le droit de manifester, on a le droit de travailler », rebondit sa collègue. « On lutte pour sauver la maison des syndicats. On exerce notre liberté, la vôtre aussi, c’est aussi votre maison des syndicats, des syndicats qui vous défendent ».

À 9h00, personne ne passe toujours pas la grille principale. Pas même les élus venus participer à la dernière séance de l’année. « C’est une atteinte aux libertés du travail des employés, réagit le conseiller général Daniel Desse. Chacun son rôle, ils ont leur liberté d’expression mais là il y a une atteinte à la liberté fondamentale de travailler ».

« Il y a une escalade parce que l’on ne nous écoute pas », réagit Olivier Dacheux, porte parole de l’intersyndicale. On montre le rapport de force, on nous a pris pour des imbéciles. On a donc décidé de tout bloquer. On nous pousse dans nos derniers retranchements. Le 16 février, on n’est plus chez nous alors nous ne cèderons pas. Il faut sécuriser la maison [des syndicats]et sanctuariser notre financement ».

À 9h30, les syndicalistes maintenaient le blocus. Leurs représentants étaient en discussion avec les services du Conseil général qui, de leur côté, espéraient pouvoir tenir la dernière séance de l’année.
Certains employés ont tout de même réussi à rentrer. « Un collègue a escaladé les grilles », s’amuse une employée .

9h45, les représentants des syndicats rentrent dans les locaux du Conseil général, Arnaud Bazin président du département les précède. Des discussions vont débuter. Une poignée d’élus a réussi à rentrer.

En milieu de matinée, les syndicats sont ressortis de cette réunion. Ils décident de lever le barrage, après avoir reçu l’assurance qu’ils ne seraient pas expulsés de la maison après le 16 février. Des négociations reprendront dès janvier pour trouver une issue favorable au contentieux.