C’était le début de la concertation, et elle s’annonce particulièrement houleuse. Réseau Ferré de France (RFF) est venu présenter un projet à Courdimanche, ce mercredi soir : celui d’un garage de rames, pour stocker plusieurs trains. L’objectif affiché : améliorer la qualité du RER A. Mais les riverains sont déterminés à faire échouer le projet.

La première réunion publique aura donné le ton : Réseau Ferré de France marche sur des oeufs à Courdimanche. RFF est venu présenter ce mercredi au foyer rural de la ville son projet de garages de rames en amont de la gare terminus de Cergy-le-Haut. Face au responsable du projet, plus de 200 personnes étaient présentes. Parmi elles, de nombreux adhérents des Hérissons de Courdimanche avait pris place. Cette association a pris la tête de la fronde face au projet, notamment à travers son président, Philippe Bossuet.

"Améliorer le service pour les usagers"

 RFF propose deux projets : un premier contant 12 positions de garage, sans atelier de maintenance et avec une machine à laver pour 110 millions d’euros. Un second contenant 11 positions de garage, avec atelier de maintenance et machine à laver pour 125 millions d’euros. Les travaux pourraient commencer en 2017, pour une mise en service entre 2020 et 2022. L’objectif ? Réduire les transferts de trains vides depuis la zone de triage d’Achères, nécessaires pour alimenter le RER A à Cergy-le-Haut tous les matins. " Nous voulons améliorer le service pour l’usager, avec la résorption des retards, la limitation des suppressions de trains, de la propreté et de la maintenance et du dépannage" explique Sylvain Alonso, chargé de projet pour RFF.

Les "Hérissons" mobilisés

Face à ce projet, un mouvement très structuré : les Hérissons de Courdimanche. Ils sont venus en nombre ce mercredi, forts de leurs 150 adhérents. Aisément reconnaissables à leur T-shirts, ils ont pris la parole pendant une démonstration d’une trentaine de minutes mené par Philippe Bossuet, le président de l’association. "L’intérêt général pour les usagers sera très difficile à justifier, estime-t-il. Alors que le projet doit mobiliser 25% du budget du schéma directeur de modernisation du RER A !"

"C’est très langue de bois"

 Pendant plus de trois heures, les riverains ont exprimé leurs nombreuses inquiétudes, notamment concernant l’impact du chantier puis de la réalisation sur leur patrimoine et leur santé. Et ils se sont montrés peu convaincus par les réponses apportées. "C’est très langue de bois, regrette Philippe Bossuet. Ils répondent un peu à côté. Ils expliquent que c’est normal à ce stade de la concertation, mais elle s’arrêtera le 31 octobre déjà ! Je ne sais pas ce que l’on va pouvoir définir en si peu de temps." De son côté, RFF se veut rassurant. "On souhaite prendre en considération l’avis des riverains, pour bâtir au mieux le projet, précise Sylbain Alonso. Il faut  trouver le meilleur compromis, à la fois pour eux et pour nous."

Alors que la concertation vient à peine de commencer, les différents acteurs du projet sont déjà prévenus : les Courdimanchois sont déterminés. Et Philippe Bossuet aussi : " Ce projet ne se fera pas. J’en ai l’intuition."

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