Dès la fin 2011, les avions les plus bruyants resteront sur le tarmac entre 22 heures et 6 heures. La ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, promet même de durcir encore cette mesure à l’horizon 2013-2014.
"On ne fermera pas Roissy la nuit, car économiquement cela est impossible, mais on doit pouvoir trouver des solutions pour réduire le bruit des avions." Présente hier lors des Rencontres du Grand Roissy, Nathalie Kosciusko-Morizet assure qu’elle veut faire preuve de bonne volonté sur ce dossier sensible. "Je connais bien le sujet : ma circonscription se situe au bout des pistes d’Orly", confie la ministre (UMP) de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.
Quelque 620.000 personnes seraient directement concernées selon le plan d’exposition au bruit de Roissy-CDG, et 80% d’entre elles habitent le Val-d’Oise. Plus largement, dans la région, 2 millions de Franciliens seraient quotidiennement survolés à moins à moins de 3.000 m.
Deux mesures significatives
Elles concernent la tranche horaire 0 h-5 h. D’abord, la mise en place de la descente continue des avions à l’atterrissage, et non par paliers, comme c’est le cas aujourd’hui, doit éviter les survols prolongés à très basse altitude. Ensuite, la présentation par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) d’un calendrier pour des arrivées entre les pistes nord et sud. Actuellement, le nord serait sous-utilisé. Ce secteur est pourtant essentiellement composé de zones agricoles. Mais les associations contestent cette tranche de 0 h-5 h, estimant que l’unique solution est l’interdiction des vols de nuit. « On nous annonce des mesurettes », fulmine Patric Kruissel, le président de l’Association de défense contre les nuisances aériennes (Advocnar). « Les nuisances sonores perturbent notre sommeil, alors que l’Organisation mondiale de la santé préconise une nuit de 8 heures », précise ce dernier.
De son côté, la ministre se veut rassurante. "J’ai demandé qu’un certain nombre de points soient revus, que des options qui avaient été écartées soient réétudiées." La mesure la plus aboutie est celle du relèvement de 300 m des trajectoires des avions autour de Roissy. "On passera de 1.200 m à 1.500 m d’altitude, ce qui diminuera de beaucoup la perception du bruit", explique la ministre.
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Ou en sommes-nous sur la nouvelle génération de moteyrs moins bruyyants. C’était la principale réponse d’Aéroport de Paris quand ils étaient interpelés par Advocnar il y a prés de 10 Ans. Le Député Y Paternotte pourrait apporter d’utiles précisions lui qui portait des boukes quies au président d’ADP ile y a 12 Ans suite a des manifestations qu’il accompagnait.
Et le décollage face au vent made in USA ou en sommes nous?
Que ceux qui savent parlent! Ete député ne rend pas muet!
Valdoisiens, Valdoisiennes, debout !
Lundi 24 à Roissy : viennent en avion et de très loin des « personnalités » aptes à tenir la longue vue à l’envers afin de faciliter « le développement territorial sous contrainte de bruit » !
La belle affaire : le bruit est un état transitoire de la qualité de l’air. Il réveille, perturbe, accélère le rythme cardiaque, nuit à la scolarité comme à la santé. Il est aussi un indicateur de la destruction de l’atmosphère respirable par les avions qui consomment l’oxygène pour produire des gaz nocifs et des particules mortifères. Il est surtout le seul indice perceptible de la destruction de l’atmosphère vivable par les avions, c’est à dire de leur incidence croissante sur les émissions de gaz à effet de serre, lesquels sont encore plus « efficaces » à plus haute altitude.
Mardi 25 à Roissy : bienvenue aux « zotorités » qui ont réussi en dix années de réunions et de discours à mettre de menus tests au programme des vols de nuit afin d’avoir un argument supplémentaire pour en maintenir plus longtemps encore les nuisances. Bienvenue ?
A la fin de la matinée plus du tiers, près de la moitié des 360 « zinvités » n’étaient toujours pas venus : un intérêt manifeste ?
En conclusion NKM, toujours aussi intelligente et séduisante, il faut bien le dire, annonce le maintien garanti des vols de nuit entre minuit et cinq heures du matin pour cause de tests en cours ainsi que l’extension de la zone des survols sans modification des nuisances, plus un supplément de délai d’attente d’une concertation prolongée à vocation merveilleusement et efficacement dilatoire. Bravo : fin des défilés de mode cette semaine ?
Quelle serait la situation si un véritable plan de prévention des risques et des nuisances était en place selon les directives européennes ?
1° Les trajectoires éviteraient les populations les plus denses, les plus fragiles (écoles, maisons de retraite ou de convalescence, hôpitaux) et les horaires les plus nuisibles à la santé à commencer par une nuit de 8 heures continues selon la directive de l’OMS.
2° Pour y parvenir il y aurait une croissance exponentielle des taxes afin de dissuader les avions les plus nuisibles (bruit et pollution de l’air, grosso modo proportionnel à la consommation de kérosène et à la génération de l’avion) comme les mouvements de nuit et les survols des populations denses et fragiles.
3° La conséquence en serait des moyens accrus pour dédommager les habitants exposés aux risques et nuisances ainsi que l’abandon des avions les plus polluants (souvent les plus dangereux) comme des créneaux les plus nuisibles à la santé, à commencer par la nuit.
4° Progressivement l’intérêt économique suffirait à comprendre qu’un aéroport en ville c’est débile et que les moyens actuels permettent d’économiser les voyages comme le fret aériens.
5° Il y aurait certes des investissements à prévoir pour accompagner la décroissance inévitable des mouvements (sinon de l’activité) mais ils seraient faits pour substituer d’autres activités, en développement, aux activités aéroportuaires en déclin.
6° Cette prévision issue des mesures de prévention armerait mieux le territoire pour compenser l’inévitable déplacement du hubb MDE (Middle East Asia) vers Dubaï qui peut se permettre toutes sortes de dumping, à commencer par le kérosène à bas prix sinon gratuit.
7° Cette prévention contraindrait les compagnies aux mesures les plus économes pour leur consommation de carburant à commencer par la descente lisse (sur la finesse de l’avion donc moteur sans poussée sauf pour l’inversion) et le décollage d’avions à emport optimisé (passagers + fret) en montée rapide vers la route la plus courte en temps et la plus économe en carburant.
8° Ces économies compenseraient la décroissance inévitable de l’activité et, donc, de la profitabilité de cette activité. Remarquons que nous sommes proches du low cost : des avions récents et économes, pleins, en rotations optimisées. Nous en restons loin si nous refusons les dons de toutes sortes et de toute nature que l’Etat comme les collectivités territoriales consentent au low cost au point d’en subir toujours plus le chantage à l’emploi comme à Beauvais-Tillé par exemple.
Comment se fait-il que rien de tout cela ne se passe pas et que, au contraire, l’Etat se crispe sur le maintien des plus mauvaises pratiques ? Est-ce pour développer l’activité ? Qu’en est-il ?
1° Fedex vient de supprimer près de 4000 emplois directs ou en intérim ou sous traitance. Sa politique consiste à aller chercher le plus loin possible les travailleurs qui seront ainsi les plus dociles. L’absence de pression d’ADP (toujours consentant à toutes les concessions) lui permet de maintenir sur Roissy les DC10 bruyants et polluants que Schiphol ne tolère plus. Il a donc mis sur Schiphol ses Boeing 737 cargo neufs et ce sont ses monstres périmés qui continuent de raser de nuit le Château d’Ecouen, Musée National de la Renaissance, dont l’Etat, c’est à dire nous, est son propre assureur, et dont les richesses valent plusieurs fois la capitalisation boursière de Fedex laquelle dépasse, et de loin, la valeur de sa flotte. Que se passera-t-il quand un avion trop chargé et trop vieux s’écrasera sur ce patrimoine irremplaçable de l’humanité : dès que la responsabilité de Fedex sera recherchée, la compagnie ne vaudra plus rien en bourse et l’Etat français ne trouvera aucun dédommagement.
Est-il tolérable que le patrimoine que le monde entier nous envie soit survolé (ceux qui connaissent les lieux diront rasé) plusieurs centaines de fois par jour ?
Est-il tolérable que Fedex réserve à Roissy ses avions les plus vieux, les plus dangereux, les plus bruyants, les plus polluants et ne compense d’aucune manière les risques et les nuisances qu’ils produisent ?
2° Air France KLM a lancé un plan de 4000 licenciements qui sont en cours. Ses 7 Boeings 737 cargo, neufs, sont maintenant sous cocon et 2 sont en négociation pour vente à Fedex. L’activité fret par avion cargo a quitté AF Roissy pour KLM Schiphol. Les négociations avec ses propres filiales et leurs nombreux sous traitants vont conduire à plus de 10.000 suppressions d’emploi.
3° ADP licencie (à bas bruit pour ne pas inquiéter ses actionnaires) 3700 personnes. La zone de non droit du Bourget a atteint une telle réputation mafieuse et de trafics en tous genres que plus aucune grande compagnie ne souhaite bénéficier des avantages offerts pour y implanter une activité. Notons qu’il ne s’agit jamais de créer de l’activité et des emplois mais de supprimer des emplois en déménageant l’activité sur une zone nouvelle, si possible garnie à souhait d’aides de toutes sortes, comme au Bourget.
4° Les études très fouillées réalisées par Véolia Transport pour la faisabilité et la rentabilité d’une ligne ferrée rapide entre Paris et Roissy CDG ont conduit à abandonner le projet devant la conjonction de deux prévisions :
– l’activité aéroportuaire ne croitra plus du fait de la congestion des logistiques au sol (dont saturation A1), de l’abandon progressif de plusieurs types ou modes de voyages par avion : télé ou vidéoconférence remplaçant les réunions et même les congrès, déport des voyages d’affaires subsistant vers les compagnies low cost, déport des compagnies low cost vers les terrains les moins chers et les subventionnant mieux, conditionnement des colis permettant l’emport en avion soute d’avion de passagers et non plus en soute d’avion cargo, etc.
– S’il fallait faire une gare dans chaque commune traversée pour obtenir l’autorisation d’y passer, alors la ligne ne serait plus viable ni en coût à amortir ni en temps du trajet.
5° Cet abandon obère fortement à la fois :
– la diminution de l’empreinte atmosphérique de l’aéroport, considérablement accrue par les apports et emports au sol par véhicules à moteurs thermiques, et,
– le temps des trajets de centre ville à centre ville, favorisant encore les lignes ferrées à grande vitesse au détriment des aéroports mal reliés à leur métropole.
6° Toutes les études autour de l’offre, certes artificielle au départ, de Dubaï montrent que la capture du trafic y devient irrésistible et ce n’est pas un hasard si les grandes commandes des A380 concernent pour l’essentiel des compagnies situées dans les émirats ou faisant escale à Dubaï : à quand le kérosène gratuit ? Qui renoncera à une escale agrémentée d’une montée dans la tour haute de 800 m ?
7° Ce déplacement des routes et des escales sur Dubaï ôte à Roissy CDG toute chance de bénéficier du seul vecteur de croissance qui lui resterait : Middle East Asia.
8° La conséquence en sera dramatique pour l’atmosphère respirable comme pour l’atmosphère vivable puisque les avions qui viendront faire leur plein à Dubaï chargeront deux tonnes de kérosène pour en conserver une à l’atterrissage : une tonne brûlée « pour rien », gaspillage de ressource pétrolière, d’oxygène, et pollutions par les particules comme les gaz à effet de serre.
Au lieu de regarder ces évolutions rationnellement, le lobby aérien monopolise toutes les ressources de l’Etat dans l’espoir de ralentir la baisse INEVITABLE de la rentabilité :
1° Surinvestissements commerciaux illusoires s’il n’y a pas hausse du pouvoir d’achat : Aéroville, Word Trade Center, Europa City. Notons au passage que la France offrira à la famille Mulliez (groupe Auchan) toutes ses faveurs pour accroître encore son évasion fiscale en Belgique. Les mauvaises langues prétendent que ceux qui favorisent cette évasion pourraient se trouver nantis à leur tour …
2° Surinvestissements de très grands travaux comme cette liaison directe entre La Défense et les beaux quartiers de l’Ouest de Paris vers Roissy et vers Orly : nous payons tous la TVA et la TIPP et ce sont les grandes compagnies rompues à gruger le fisc et à collectionner les aides de l’Etat qui bénéficieront, à nouveau, de ces grands travaux maquillés du nom fumeux et cigaroïde de « Grand Paris ».
3° Exploitation de plus en plus forte des « sans papiers » par le biais des sous-traitants de sous-traitants et d’agences bidon d’intérim et de travail temporaire. Le surtravail amortit la baisse inévitable de la rentabilité ou offre des aubaines pour des dumping locaux que Bruxelles ferait bien de venir observer de près : quel inspecteur du travail (s’il en reste) se risquerait (et risquerait sa carrière) en venant chez ADP et sur ses emprises ?
4° Soutiens sous diverses formes (y compris des illusions telles que Roissy-Picardie) des employeurs pour qu’ils aillent capter toujours plus loin une main d’œuvre toujours plus servile : à Hirson, Abbeville, Château-Thierry, Arras et même Lille-Roubaix-Tourcoing ! Il y aurait une thèse de sociologie à écrire sur la navette Soissons-Roissy en car : soupape de sécurité pour les grands ensembles au chômage et sécurité de la docilité pour les employeurs de la zone aéroportuaire, pertes de temps, pollutions évitables et vie familiale impossible …
Tant que les associations refuseront une vision d’ensemble du phénomène :
– aussi bien pour la destruction de l’atmosphère vivable (effet de serre) et respirable (particules et gaz biocides),
– que pour les inégalités territoriales et d’exposition aux risques et nuisances,
– et la réalité inévitable de la décroissance qui requiert d’être anticipée au lieu de continuer à accumuler sur Roissy ce qui en fera le Longwy du 21ème siècle,
ces associations seront menées par le bout du nez par la DGAC et les réunions mondaines de « La Charte » continueront à servir de muleta pour les exciter, les épuiser, les désorienter afin de leur porter l’estocade.
Les avions volent : ils volent nos nuits !
Les avions volent : ils volent notre air !
Les avions volent : ils volent notre santé !
Les avions volent : ils volent notre tranquillité !
Les avions volent : ils volent l’argent public qui permettrait de réduire leurs nuisances ainsi que de créer les emplois d’une croissance verte !
Valdoisiens, Valdoisiennes, debout ! Au vol !