Près de quarante agents du Val-d’Oise se sont rassemblés devant l’hôtel départemental ce vendredi 17 juin, jour de séance plénière pour défendre les sages-femmes de PMI du Val-d’Oise. Ces dernières sont en grève pour dénoncer un manque de considération salariale par rapport à leurs collègues qui travaillent en milieu hospitalier.

La manifestation aura duré une matinée, soit le temps d’une séance plénière, aux portes du conseil départemental du Val-d’Oise. Une action ciblée par la CGT et menée par une quarantaine d’agents médico-sociaux pour soutenir les revendications des sages-femmes territoriales, salariées du département. Ces dernières souhaitent une revalorisation de leurs revenus, se sentant aujourd’hui considérées « comme des sous sages-femmes », regrette Isabelle Joseleau, secrétaire cégétiste.
 
« Il y a une différence de rémunération importante entre les sages-femmes du territoire et des hôpitaux », assène la syndicaliste. Par exemple, les maïeuticiennes de PMI (protection maternelle et infantile) ne touchent pas la prime d’exercice médical (environ 270 € brut mensuel), perçue par toutes leurs consoeurs en milieu hospitalier depuis le mois de février dernier.
 
Et l’écart se creuse encore plus dans le Val-d’Oise, qui alloue une partie de leur salaire. « Le département ne paie pas assez par rapport à certains autres. Il y a une grande disparité nationale », confie Line Courville, praticienne à Beaumont-sur-Oise. Celle qui y travaille depuis plus de treize ans prend pour exemple la Gironde où le régime indemnitaire atteindrait « 900 € », soit près du double que dans le Val-d’Oise.
 

15 sages-femmes territoriales dans le Val-d’Oise

« C’est une manière de reconnaître nos compétences médicales ! », lance de son côté Valérie Huck, présente à la manifestation. Et pour cause, pour faire face à la pénurie des maïeuticiennes dans les hôpitaux, les sages-femmes de PMI pratiquent de plus en plus d’actes médicaux. « On peut faire des arrêts maladie et faire des prescriptions. On est tout à fait capable de s’occuper de la santé des femmes de la puberté jusqu’à la ménopause », décrit Valérie Huck.
 
Cette charge de travail est d’autant plus lourde dans le Val-d’Oise qui serait « un territoire peu attractif car il ne paie pas assez », soutient Line Courville. Sur 21 postes de sages-femmes PMI, seuls 15 sont aujourd’hui en exercice. Si le conseil départemental reconnaît ses difficultés de recrutement, il entend rapidement y faire face. « Nous avons recruté récemment un agent dédié au recrutement des professionnels de santé. Deux sages-femmes, déjà sélectionnées, devraient aussi rejoindre prochainement le département », assure la collectivité.
 

« L’État a voté des augmentations salariales et on les a fait passer »

Le département rappelle aussi que les sages-femmes de PMI bénéficient tout de même de deux mesures nationales « significatives » : la revalorisation de leur grille indiciaire depuis le mois d’avril et le versement de la prime Ségur à partir de septembre prochain, ce qui représente un gain de 273 euros par mois. « L’État a voté des augmentations salariales et on les a fait passer », ajoute la présidente du département, Marie-Christine Cavecchi (LR) qui soutient que « les dépenses de fonctionnement et de personnel comptent pour le Val-d’Oise ».
 
En attendant, les représentants CGT du personnel vont être reçus par la présidente le 7 juillet prochain. Une date jugée « trop lointaine » par la secrétaire Isabelle Joseleau.